Ce mercredi, la police a empêché brutalement des dizaines d’étudiants en pharmacie d’organiser pacifiquement un rassemblement devant le siège du Parlement à Alger-Centre. Plus de 70 étudiants ont été interpellés et embarqués manu militari dans des bus pour les évacuer à l’extérieur de la capitale.
Ces étudiants sont venus des dix départements de Pharmacie répartis à travers le pays pour manifester pacifiquement leur colère après deux mois de grève enclenchée sur les bancs de leurs universités. Originaires de plusieurs wilayas, ces étudiants ont été « agglutinés » dans des bus par les services de sécurité. Certains ont été déposés à la gare routière de Kharrouba, d’autres ont été abandonnés à Baraki ou Reghaïa et certains ont été contraints de descendre à la gare de Tafourah. Les services de sécurité ont réprimé toute velléité de rassemblement. Les étudiants en pharmacie sont mobilisés depuis prés de deux mois pour réclamer la satisfaction de plusieurs revendications. Ils réclament une réforme des études de docteur en pharmacie, une limitation du nombre des nouveaux bacheliers ayant accès aux études de docteur en pharmacie en fonction du marché de travail. Les futurs pharmaciens exigent également l’établissement de conventions entre le département de pharmacie et les industries pharmaceutiques, un recrutement des pharmaciens assistants dans les officines ainsi que l’instauration d’un nouveau système des officines. Jusqu’à aujourd’hui, aucune de ces revendications n’a été prise en compte par les autorités. Une indifférence qui alimente encore davantage la colère des étudiants grévistes.