Il va y avoir un vent de pudeur sur les plages algéroises. Dans le cadre d’une campagne de protection des plages algéroises et de ses baigneurs un comité de « décence » entend se débarrasser des algérois trop bruyants, et des algéroises trop « dénudées ».
Baigneurs des plages d’Alger, gare à votre comportement cet été ! En effet d’après le quotidien arabophone Echorouk, une campagne soutenue par les imams, mosquées, la police ou encore la protection civile va être lancée sur 15 plages algéroises des quartiers populaires de la Capitale pour y imposer « une ambiance familiale ». Le but étant d’assurer la sécurité sur les plages, la propreté et enfin ou (surtout) la « décence sur les plages ». Ainsi des jeunes ont été recrutés pour veiller à la bienséance des plagistes. Pour ce faire « toutes les manifestations de la nudité », « les consommations de drogues ou alcool » ou encore « la musique trop forte » seront bannis des plages pour que règne une atmosphère de pudeur et de décence.
Parmi les plages concernées le quotidien cite celles de Bab El Oued, Rais Hamidou, Bainem qui seront surveillées par l’oeil vigilant des protecteurs de ces lieux familiaux. Le comité prévoit de couvrir plus tard les plages de la côte est comme celle de Ain Taya. Ainsi plus de bikinis, même s’ils étaient rares sur les plages, pas de match de foot gênants ou bruyants ou de saleté sur les plages algéroises. L’initiative commence à faire le buzz sur le web, où l’on s’interroge de la pertinence d’une telle campagne :
@Toophyk alors c est quoi un vetement impudique ?! un speedo ? un bikini ? un deux pièces ?! un maillot ?
— Benlamara ben (@Benlamara) June 13, 2014
Pourtant ce n’est pas la première fois qu’une telle campagne tente d’être lancée. Chaque année, un prédicateur ou un groupe tente de lancer une campagne religieuse pour protéger l’Algérie en vain. En 2008 plusieurs hommes se sont improvisés « gardiens de la morale » et ont investi les plages de la Capitale pour que les baigneurs fassent preuve de décence. Le phénomène a vite été maîtrisé puis ignoré. L’an dernier un groupe appelé « Front de la renaissance libre islamiste salafiste algérienne », entendait créer une sorte de police des mœurs. Cette nouvelle information d’Echorouk est à prendre à la légère, et n’est toujours pas actée.