Algérie : Menaces, agressions, recrudescence des violences dans les hôpitaux

Redaction

Un drame a été évité de justesse, samedi 6 septembre, à l’hopital Salim Zemirli d’El Harrache (Alger). Suite à une altercation verbale, un jeune patient a tenté d’agresser le médecin qui devait l’ausculter et son compagnon a failli étrangler un autre médecin, venu secourir sa collègue.

« Suite à une altercation verbale, le jeune patient a fermé la porte de la salle de consultations et tenté d’agresser son médecin…Un autre médecin, venu au secours de sa collègue, s’est fait, lui aussi, agressé par le compagnon du patient. Ce dernier s’est jeté sur sa victime et a failli l’étrangler », peut-on lire sur le site internet du quotidien arabophone El Khabar. Le pire a été évité grâce à l’intervention des agents de sécurité et du personnel de l’établissement, avant l’arrivée des éléments de la police compétents.

Le directeur de cet établissement, Djemaï Mohamed, cité par El Khabar,  affirme que les deux médecins s’en sont, fort heureusement, sortis indemnes et que les deux présumés agresseurs « ont quitté les lieux avant l’arrivée de la police ».

Si le premier responsable de cet hôpital reconnaît qu’il y a des « insuffisances » et « une grande pression sur le service des urgences », il n’explique tout de même pas comment les présumés agresseurs ont réussi à s’en aller avant l’arrivée des policiers et si leur identité avait été prise.

Il estime, à juste titre, que ce grave incident n’est pas un cas isolé, mais plutôt un fléau qui sévit dans beaucoup de structures de santé du pays.

En effet, plusieurs incidents similaires, plus ou moins graves, ont été enregistrés dans différents établissements à travers les wilayas du pays. Les agresseurs sont souvent les patients ou leurs proches. Mécontents des conditions et de la qualité de  leur prise en charge, ils déversent leur colère en s’en prenant aux médecins et infirmiers.

En mars dernier, un médecin et une infirmière ont été agressés par un patient à l’hôpital de Rouiba (Alger). Une autre agression sur un médecin avait été enregistrée dans le même établissement trois mois plutôt.

En juillet 2012, six membres d’une même famille ont violemment tabassé un médecin réanimateur au CHU Mustapha d’Alger. Présent sur les lieux le soir de l’agression, le responsable de garde, avait déclaré à la presse qu’il s’agissait d’une «séquestration» car «le jeune médecin a été pris à part dans une chambre et a été violemment frappé».

En septembre de la même année, un médecin de garde a sauvagement été agressé par trois frères  au service des urgences médicales spécialisées en cardiologie de l’hôpital Ibn Sina d’Annaba (est du pays).

Les agressions contre le personnel médical et paramédical au sein des structures de santé sont courantes et la liste ne saurait être exhaustive. Les praticiens de la santé ont organisé, à maintes reprises, des manifestations pour dénoncer ces graves incidents et interpeller les pouvoirs publics quant à l’urgence de mettre un terme à ce fléau qui prend des proportions alarmantes. La réponse des autorités concernées est restée au stade d’annonce de  mesures à même de juguler ce phénomène d’insécurité dans les établissements de santé. En attendant de voir des résultats concrets sur le terrain, le personnel médical et paramédical, devra prendre son mal en patience.

Yacine Omar