En Algérie, il y a aujourd’hui 200 000 orphelins qui sont en quête d’une prise en charge familiale. C’est ce qu’a révélé ce vendredi le journal arabophone Echourouk.
Ce quotidien algérien est revenu sur l’expérience de l’association Forem (Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche), de Mustapha Khiati, qui consiste à placer les enfants dans des familles d’accueil. En échange de la prise en charge des enfants, l’association verse une contribution financière aux parents «adoptifs».
L’initiative de la Forem est inédite. Au lieu de créer des centres de regroupement pour orphelins, l’association que préside Khiati place ces derniers dans des familles. En guise de soutien, elle leur offre 3 000 dinars mensuellement. Une prime que la Forem espère voir augmenter, jusqu’à l’équivalent d’un euro par jour (30 000 dinars par mois environ), au fur et à mesure que les sponsors arrivent.
Cette opération a commencé en 2003 avec la prise en charge de 400 enfants, dont les familles étaient des victimes du massacre de Bantalha (au sud d’Alger) qui a eu lieu en 1997. Plusieurs d’entre eux ont maintenant terminé leurs études. Présente dans 15 wilayas, cette association s’occupe actuellement de quelque 7 000 enfants. Un chiffre qui va connaître, dans un futur proche, une hausse puisqu’il va être porté à 9 000. L’objectif de la Forem, selon Khiati, est d’atteindre 15 000.
La prise en charge financière, qui s’arrête normalement à l’âge de 18 ans, est maintenue jusqu’à l’age de 21 ans si jamais l’orphelin est assidu dans sa scolarité. Si l’opération est une réussite jusque là c’est grâce à la contribution d’opérateurs économiques nationaux, comme le Touring Club, Al Baraka Bank ou Cosider, ou étrangers à l’image du Croissant rouge émirati qui prend en charge financièrement 3 000 orphelins. Le journal arabophone indique, par ailleurs, que la Compagnie pétrolière Sonatrach, qui dépense, rappelle-t-il, des milliards pour le football, n’a pas voulu répondre favorablement aux doléances de la Forem.
Par ailleurs, si cette association a opté pour ce procédé – placer des enfants dans des familles en le prenant en charge financièrement – c’est parce que, selon son président, il n’y a pas mieux, pour l’épanouissement d’un enfant, que l’environnement familial.
Elyas Nour