Les problèmes de voisinage se transforment rapidement en crimes en Algérie. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on ne déplore des crimes perpétrés pour une simple dispute entre femmes, enfants, pour un malentendu ordinaire ou pour cause de place de stationnement !
Oui pour une simple place de stationnement, on s’entretue désormais en Algérie. Preuve en est, la commune de Merad, dans la wilaya de Tipaza, située à plus de 70 Km à l’Ouest de la capitale, a été secouée mardi, soir du Réveillon du Nouvel An, par un drame atroce : un patriote, âgé d’une soixantaine d’années, a tiré, à l’aide d’un kalachnikov, sur ses voisins.
Bilan : un décès, un jeune de 30 ans, un voisin et entrepreneur de son état, et quatre blessés dont l’épouse de la victime, son frère et son épouse. Le patriote a, par la suite, mis le feu à quatre véhicules appartenant aux victimes. Il s’est posté par la suite sur la terrasse de leur domicile et il aura fallu quatre heures environ de négociations, et l’insistance de son fils ainé et de ses amis et autres voisins, pour qu’il se rende à la Gendarmerie nationale. L’événement a tenu en émoi toute la région.
La raison de cette folie meurtrière est liée, selon toute vraisemblance, à un ancien différend autour d’un problème de stationnement. Le patriote avait déjà déposé plusieurs plaintes à cause du comportement des victimes qui ont l’habitude de bloquer, en stationnant devant chez lui, l’accès à son domicile. Les plaintes n’ont jamais été prises en considération. Il a décidé donc de « passer à l’action » et se faire justice. Ce n’est pas la première fois qu’une personne recourt aux armes pour résoudre un litige avec ses voisins. De plus en plus de crimes de ce genre sont relatés quotidiennement dans les médias. Jeudi, c’est le quotidien arabophone « Echourouk » qui nous apprend qu’un jeune a été condamné à 15 ans de prisons fermes à Bordj Menail après avoir noyé son voisin à la suite d’une dispute. L’année passée, un jeune trentenaire avait kidnappé puis assassiné, à Zéralda, une fillette âgée d’à peine 8 ans pour « punir » son père à qui il devait de l’argent.
Ces drames que les problèmes de voisinage alimentent la criminalité dans notre pays. Cette banalisation de la violence s’explique aussi par la passivité des services de sécurité qui négligent ces affaires et refusent d’intervenir jusqu’à ce qu’il y ait mort d’hommes…
Avec Elyas Nour