Algérie : comment peut-on passer du primaire au CEM sans savoir lire, écrire et compter ?

Redaction

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Le niveau « bas » ou « très bas » de l’élève algérien continue d’être déploré par de nombreux acteurs du secteur de l’éducation nationale en Algérie. Ainsi, après la sortie fracassante de l’ancien ministre de l’Education nationale (1992-1994), Ahmed Djebbar, qui avait dénoncé les carences du système éducatif national et les conséquences désastreuses sur le niveau culturel et scolaire de nos enfants, c’est autour de Messaoud Amraoui, membres fondateurs de l’UNPEF, l’un des plus influents des syndicats autonomes d’enseignants,  de tirer la sonnette d’alarme.

Vendredi, dans un entretien accordé à nos confrères d’El Watan Week-end, ce syndicaliste et enseignant  a dressé un tableau noir de la situation de l’école algérienne. Le syndicaliste a dénoncé le niveau faible des élèves du primaire qui arrivent au, selon lui, au « CEM sans savoir ni lire, ni écrire, ni compter » !

L’école algérienne ne forme pas convenablement les élèves. C’est le constat amer qu’a dressé sans ambages Messaoud Amraoui, membres fondateurs de l’UNPEF. Le syndicaliste a mis l’accent sur le niveau médiocre des élèves qui décrochent l’examen de fin de cycle primaire pour se retrouver au CEM incapable de lire, ni d’écrire.  »Il faut savoir qu’un nombre important d’élèves qui arrive au CEM ne saivent ni lire, ni écrire, ni compter. Cela créé un dilemme pour le professeur qui doit choisir entre relever le niveau de ceux qui sont en difficulté et traiter le programme normalement pour le reste des élèves », a-t-il déclaré.
Et pourtant, le taux de réussite à l’examen de fin de cycle primaire est très élevé ! M. Amraoui a rétorqué à ce propos que  »l’Etat fait tout pour qu’il soit une réussite, simplement parce qu’en termes d’effectifs, il est difficile de garder des redoublants dans les écoles primaires ». l’école algérienne est-elle donc régie par des critères politiques et non pas pédagogiques ? La question se pose avec acuité car les informations révélées par Messaoud Amraoui font froid dans le dos.  Ce dernier reproche à l’Etat son manque d’engagement dans la réalisation des nombreuses promesses tenues jusqu’ici. A ce titre, il fait part de l’inquiétude de son syndicat de  »la non-application des engagements pris par l’Etat et le ministère de l’Education nationale ».
Enfin, pour ce qui est du déroulement des examens de fin d’année, le syndicaliste a affirmé que toutes les bonnes conditions étaient réunies pour assurer un bon contexte. Concernant le taux de succès prévisible pour le Bac et le BEM, M. Amraoui a affirmé que « les taux de réussite seront supérieurs à ceux de l’année dernière, parce qu’aucun scandale n’a émaillé les examens, pas de fuite sur Facebook, pas de triche à grande échelle, contrairement à l’année dernière », a-t-il conclu.
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