Ces jeunes Algériens ont choisi un geste symbolique. A peine sortis de l’université, ils ont choisi par désespoir, de brûler leurs diplômes, pour adresser un signe fort à l’Etat Algérien et lui démontrer que la situation des jeunes travailleurs est inquiétante.
Dans une vidéo qui circule sur le web, quelques chômeurs algériens ont décidé de protester pour dénoncer le poids du chômage qui grignote chaque jour leur espoirs de trouver enfin un emploi dans leur domaine de compétences. Rassemblés devant l’ANEM de Laghouat, une ville située à plus de 400 Km au sud d’Alger, ces Algériens munis de leurs diplômes, ont décidé de brûler ces documents, pour prouver qu’ils n’ont aucune valeur dans notre pays. L’un des diplômés intervenant dans la vidéo explique que c’est également pour s’épargner une désillusion. « Ce diplôme de l’université, nous avons décidé de le brûler, pour ne plus être tourmenté par cette recherche d’emploi », explique-t-il.
Parmi eux, des ingénieurs, des biologistes, des professeurs qui ont réussi leurs études avec succès, mais qui restent encore sans emploi. « Lorsque l’on vient, on nous dit qu’il n’y a pas de travail, même si nous avons des diplômes, ou de l’expérience, il n’y a pas de travail », déplore l’un des protestataires. « Il a étudié cinq ans, pour finalement travailler dans le foyer de l’université », s’indigne l’un d’entre eux, au sujet de la situation de son ami. Alors qu’un autre indique que « je suis diplômé depuis 2005, et pendant 5 ans j’ai été chômeur ! » Ces derniers vivent cette situation comme une profonde injustice, leurs années d’études deviennent superflues lorsqu’il s’agit de travailler.
En effet, chaque année, des milliers de jeunes diplômés ne parviennent à s’insérer dans la vie professionnelle. Ils peuvent rester des années sans emploi, ou finalement se tourner vers un domaine qui n’a rien à voir avec leurs compétences. La wilaya de Laghouat est l’une des plus exposées à ce problème d’emploi en Algérie. Cette année encore de nombreux mouvements de protestation ont été organisés par les chômeurs de cette région sinistrée, pour avoir le droit à un travail et à la dignité.