Pour réussir à faire passer sa pilule d’un quatrième mandat présidentiel pour Abdelaziz Bouteflika, le gouvernement est prêt à tout, jusqu’à vendre du rêve aux Algériens. A commencer par des promesses de loger des centaines de milliers, voire des millions d’Algériens.
Alors que la politique du logement a échoué depuis l’arrivée de Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en 1999, voilà que le gouvernement de Abdelmalek Sellal tente de tout remettre à plat de créer un exploit en promettant de construire des dizaines de milliers de logements en l’espace de deux années. Le plan qui a démarré en 2012 prévoit de construire au minimum 230 000 logements de type AAD, des milliers d’unités de type LPP et des centaines de milliers d’apparemment entrant dans le cadre du logement social. Un défi qu’aucun Etat, y compris les plus développés, n’a réussi à relever. Un exploit en soi pour un pays dont les capacités de réalisation ne dépasse jamais les 80000 unités/an. Et encore ! Puisque certains experts estiment que les capacités de réalisations ne peuvent excéder 25000 logements par année.
Pour mieux faire passer le mensonge, le gouvernement, représenté par le ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune, a conclu des accords avec des sociétés occidentales. Un mirage en soi. Puisque si des Portugais et les Espagnols ont effectivement une expérience dans le domaine des réalisations des logements, ils n’auront pas suffisamment de quotas à réaliser. Autrement dit, la contribution de ces entreprises sera précieuse. Mais elles ne pourront jamais combler le vide dont souffre l’Algérie en la matière.
Il est donc évident que les autorités n’ont d’autres soucis que de promettre un maximum de choses aux Algériens en vue de bien s’assurer, au moins, d’une participation honorable à l’élection présidentielle. Preuve en est que même dans le projet de Logement promotionnel public, les autorités ont accepté de nouvelles concessions ; les souscripteurs ne devront pays, en fin de compte, que 550 000 DA au lieu de 1 million de dinars prévu initialement. Et cela n’a pas l’air de se terminer. Les autorités vont certainement faire de nouvelles promesses. Le but étant de passer « des présidentielles calmes ». Un calme qui précède la tempête.
Essaïd Wakli