Algérie : la cocaïne devient de plus en plus monnaie courante

Redaction

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De simple pays de transit, l’Algérie est en passe de devenir un pays de consommation, par excellence, de la drogue, y compris la cocaïne.

La révélation faite, hier mardi par le quotidien El-Watan, selon laquelle une quantité de 165 kg de cocaïne, dissimulée dans de la poudre du lait, avait été saisie au port d’Alger, semble être une affaire parmi tant d’autres. Surtout que ce genre de saisies ne se fait pas systématiquement. Pis, il est évident que des complicités sont à chercher du coté de l’institution douanière. Ce qui explique les quantités de cette drogue, jadis réservée à de gros bonnets de l’Amérique latine, se vendent au vu et au su de tout le monde, notamment dans les milieux de la jet set algéroise.

En 2011, par exemple, la chronique judiciaire algéroise était alimentée par le procès des enfants d’un ancien ministre et d’un général. Ils sont condamnés à des peines –légères- pour avoir consommé, et probablement vendu, de la cocaïne. Lors du procès, un des prévenus avait reconnu qu’il achetait une dose à 3000 DA/jour. Ce qui dénote du prix excessivement cher d’une drogue réservée à une caste de gens généralement aisés.

Le sujet est tabou. Mais il se raconte que la cocaïne se vend dans des endroits réputés pour être sécurisés de la capitale. Certains consommateurs et dealers se sentent même intouchable grâce à des appuis très sérieux au sein des appareils de l’Etat. C’est d’ailleurs le cas de ce fils d’un ancien ministre, qui est souvent arrêté par les services de sécurité avant d’être relâché aussitôt sur un simple appel téléphonique.

Les drogues « classiques » ne sont pas en reste. Les chiffres fournis par les services de la gendarmerie donnent le tournis. Chaque jour, on annonce des saisies de kif par dizaines de kilogrammes. Ces énormes quantités proviennent souvent du Maroc. Elles sont destinées au marché européen. Mais une bonne partie de cette drogue reste en Algérie. Elle est vendue dans presque toutes les villes du pays. Certains consommateurs ne s’en cachent d’ailleurs plus.

Les efforts des pouvoirs publics pour limiter les dégâts de la consommation de la drogue se sont multipliés. Mais face à l’ampleur du phénomène, aidé par des complicités dans certains appareils de l’Etat, l’action des autorités reste souvent insuffisante.

Essaïd Wakli

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