Le bras de fer qui oppose le ministère de la Justice aux avocats n’est pas près de connaitre son épilogue. Ces derniers montent au créneau et décident de défendre leur profession. La tutelle, elle, reste muette pour l’instant.
Lors d’une assemblée générale tenue à Sidi-Fredj, les avocats du barreau d’Alger ont décidé de boycotter l’ouverture de l’année judiciaire qui se tiendra le 03 décembre prochain.
Les revendications des avocats sont contenues dans un document rendu public. Ils réclament la modification du projet de loi régissant la profession d’avocat, la révision du Code de procédure administrative avec la collaboration des représentants de la défense et de la baisse de la TVA jusqu’à 5% avec la proposition d’un impôt à la source. Il s’agit aussi de la création d’une Mutuelle des avocats, de la limitation du conseil juridique aux cabinets d’avocats et de la garantie de l’implication active des avocats dans l’élaboration des textes de loi qui touchent les droits de l’homme. Le texte aborde aussi les libertés collectives et individuelles consacrées dans le Code pénal et le Code de procédure pénale telles que prévues par la commission de réforme de la justice.
Ce n’est pas la première fois que les avocats croisent le fer avec les autorités. L’année dernière, ils avaient organisé des mouvements de protestation lors que la Loi régissant la profession d’avocat avait été discutée à l’Assemblée populaire nationale. Ils estimaient que cette loi est liberticide. Le ministre de la Justice de l’époque, Tayeb Belaïz, avait refusé de faire marche arrière.
Le ministre de la Justice, Mohamed Cherfi, n’a toujours pas réagi aux sollicitations des avocats qui menacent de boycotter les tribunaux.
E. W.