Les conflits inter-communautaires dans le Sud du pays sont de plus en plus persistants et constituent ces dernières années un problème majeur pour les autorités algériennes. Dans la région de Ghardaïa, à 600 Km au sud de la capitale Alger, les affrontements tribaux et les frictions communautaires deviennent monnaie courante.
La vallée du M’zab est effectivement une région où éclatent périodiquement des affrontements entre les communautés ibadite et sunnite. Ainsi, dimanche dernier, des rixes se sont déclenchées entre les habitants des quartiers d’Aïn Lebeau et de Ben Smara, habités par les malékites (sunnites) et ceux de Bab El-Haddad et Chaâbet Ennichène, ibadites, des quartiers peuplés par des mozabites. Selon le quotidien francophone «Liberté», les affrontements entre les deux communautés se sont généralisés à plusieurs autres localités de la wilaya. Des incidents ont eu lieu durant toute la nuit de dimanche à lundi. L’origine des incidents remontent à dimanche matin lorsque, apparemment, des habitants d’un quartier ont décidé de fermer une route pour protester contre l’Algérienne des eaux. Ce qui n’a pas été du goût des autres habitants de la région.
Il est à souligner que les affrontements entre mozabites et arabes à Ghardaïa ont toujours comme origine un incident «banal». Mais cela n’empêche guère le déclenchement de véritables batailles causant des blessés et même des morts quelques fois. Aujourd’hui, les affrontements tribaux et violences communautaires touchent plusieurs régions en Algérie. On s’en souvient, il y a quelques semaines, de graves incidents qui se sont déclenchés dans la wilaya d’Adrar entre arabes et targuis. Il y a eu, selon des sources locales, une quinzaine de morts. Une commission a été installée au niveau de la wilaya pour «concilier» les deux parties. L’affaire a failli même prendre une dimension internationale avec l’implication du mouvement séparatiste touarèg MNLA (Mouvement national pour la libération de l’Azawad – mouvement malien NDLR) qui a laissé entendre que les autorités algériennes ont appuyé les membres de la communauté arabe contre la population touarègue. Cette multiplication des conflits inter-communautaires inquiète au plus haut point les autorités et les composantes de la société civile. Un véritable travail de sensibilisation doit être initié en toute urgence pour inculquer le civisme et le respect de l’unité nationale aux Algériens…
Elyas Nour