Les mines antipersonnel implantées par la France coloniale en Algérie continuent chaque année de faire des dégâts et de causer de graves blessures à la population algérienne. Depuis l’indépendance de l’Algérie, 6 797 personnes ont été victimes des mines antipersonnel, dont 3 255 sont décédées et 3 542 handicapées. Et là encore, il ne s’agit que d’un bilan approximatif dressé par les services du ministère des Moudjahidine.
Et au moment où l’Algérie tente de faire de son mieux pour achever l’opération de déminage de son territoire, les victimes algériennes montent au créneau pour réclamer des indemnités à la France. « Actuellement, nous sommes en train de réunir les moyens pour payer un avocat et demander à la France une indemnisation », a confirmé à ce sujet Kada Reyreyene qui est le président de l’Association des victimes des mines antipersonnel de la wilaya de Tlemcen. Une association qui regroupe pas moins de 335 mutilés. « Nous ne sommes pas allés à la recherche de l’armée française, c’est elle qui est venue nous agresser, nous toucher dans notre corps, notre âme. C’est elle qui a déposé ces engins meurtriers dans le but de tuer et de mutiler des Algériens », a déploré cet interlocuteur dans les colonnes du quotidien El Watan. Kada Reyreyene a fait part aussi de la grande misère et précarité dans laquelle vivent ces mutilés qui ont perdu l’usage de leurs jambes brusquement alors qu’ils ont des familles entières à nourrir.
« 51 ans après l’indépendance, notre pays nous octroie une pension de misère. Nous n’affirmons pas que nous voulons les mêmes droits que les moudjahidine, mais nous demandons au moins une revalorisation de notre pension et des droits qui puissent nous permettre de vivre décemment. Nous avons décidé de demander une audience au ministre des Moudjahidine dans les jours à venir », a regretté enfin cet interlocuteur qui a perdu l’usage de ses membres inférieurs à la suite d’une déflagration qui s’est produite après avoir marché sur une mine antipersonnel. Aujourd’hui, lui et de nombreux autres mutilés ne vivent que grâce à une pension dont le montant varie entre 8000 et 12000 DA. Une ressource dérisoire pour répondre convenablement à leurs besoins.