Algérie : l’Etat est-il impuissant face à l’anarchie sur les plages ?

Redaction

Les plages algériennes sont-elles gratuites ? La question mérite amplement d’être posée au vu du comportement de certains concessionnaires et des affirmations du Ministre en charge du secteur qui insiste, à chaque occasion, sur la gratuité de ces lieux de détentes. Néanmoins, la réalité du terrain est tout autre.

S’il est vrai que les concessionnaires, légaux ou illégaux dans certains cas, des plages ne réclament pas de droits d’accès aux baigneurs, il n’en demeure pas moins que leurs pratiques, sur place, mettent le citoyen souvent dans une situation embarrassante. Se soumettre à leur diktat ou quitter les lieux. En effet, pour prendre l’exemple de la nouvelle petite plage d’ «El Djamila», ex La Madrague, si les citoyens ne sont pas «rackettés» à l’entrée, ils sont obligés de louer un parasol au minimum pour pouvoir se baigner. Les «propriétaires» des lieux ont planté quelques dizaines de parasols dans chaque parcelle de la plage «réservant» ainsi ces places. Les baigneurs n’ont, de ce fait, aucune place supplémentaire pour planter le leur. Et si jamais ils veulent s’imposer, il faut s’attendre à des «représailles» de la part de ceux ayant en charge cette activité. Un phénomène relevé dans plusieurs autres plages.

Les autorités ne sont-elles pas au courant de ces pratiques ? Hier encore le Ministre du Tourisme et de l’artisanat, Mohamed Benmeradi, a rappelé que l’article 5 de cette loi 03-02 du 17 février 2003, définissant  les règles générales de l’exploitation des plages, prévoit «l’accès gratuit aux  plages qui doit être affiché sur des pancartes par les services de la commune». Ce qui n’est souvent pas fait sur le terrain. De son côté, le secrétaire d’Etat chargé du tourisme, Mohamed Amine Hadj Said, effectuant une visite de travail à Oran, a affirmé que «la solution pour avoir un véritable produit balnéaire compétitif, est de mettre la concession des plages entre les mains des professionnels qui ne cherchent pas le gain rapide comme certains aventuriers, mais veillent à préserver l’image de marque de leurs agences et leurs hôtels». Celui-ci a déploré «l’expiation anarchique des plages par certains pseudo concessionnaire». En tous cas, au Ministère du tourisme, il est clair que les choses ne sont pas aussi «claires» en ce qui concerne les pratiques de certains concessionnaires de plages. Si le citoyen ne paye pas l’accès, il est «racketté» autrement.

Elyas Nour

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