Algérie : lorsque le nom de famille est difficile à porter !

Redaction

Les Algériens ne sont pas tous nés sous une bonne étoile. A cause de leurs noms, certains citoyens vivent un vrai cauchemar. Surtout quand le nom patronymique renvoie à une vulgarité dans la langue parlée des Algériens. Certains n’en peuvent plus et s’adressent donc à la Justice, seule habilitée à changer des noms de familles, ce qui ouvre la voie à un décret présidentiel.

Plusieurs dizaines de citoyens ont ainsi été autorisés à changer leurs noms de familles. Dans ces deux dernières livraisons, portant N°63 et 64, le journal officiel a comporté deux décrets portant changement de noms de familles, conformément à au «décret no 71‑157 du 3 juin 1971 complété, relatif au changement de nom ».

Des familles ayant des noms Aghioul, Zebidour, Boukelba, Boudab, Boual, Zebalah ou encore Bezazel s’appellent désormais respectivement Abdennour, Ben Abdallah, Zidour, Ben Abdallah, Abdenour, Belhadj et Talhi, selon la source, citée par TSA.

Le sociologue Nacer Djabi, qui s’est exprimé dans le journal électronique, a indiqué que, «avant le colonialisme, il n’y avait pas de noms mais on se présentait via l’affiliation tribale d’où les Mohamed Ben (fils de) jusqu’à ce qu’on arrive à la tribu », explique‑t‑il. « On ne restait pas dix jours pour donner un nom à quelqu’un. Cela a été fait rapidement et d’une manière un peu arbitraire. On donnait des noms par rapport à la fonction par exemple ou par rapport à sa physionomie. C’est comme ça qu’on retrouve aujourd’hui le nom de Boudmagh par exemple », ajoute‑t‑il.

Pourtant, des dizaines d’Algériens portent toujours des noms de la honte. Ils n’arrivent toujours pas à se débarrasser d’un nom pourtant encombrant. Des témoignages de personnes ayant côtoyé des aïeuls qui avaient vécu la période de l’inscription des Algériens au sein de l’administration coloniale, rapportent que certains noms ont été donnés, en plus de la version du sociologue, suite à des insultes proférées par les Algériens lors qu’ils se trouvent devant l’agent venu les inscrire sur le registre de l’Etat civil. Ce qui donne des noms difficiles à porter pour leur descendance.

Essaïd Wakli

 

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