La corruption, encore et toujours. La pratique du « Bakchich » a encore défrayé la chronique et cette fois-ci, elle sévit à l’intérieur du pays, dans cette Algérie Profonde où le silence et l’impunité sont devenus depuis longtemps une règle d’or. Et pourtant, les têtes de quelques barons qui se croyaient intouchables commencent à tomber. Preuve en est, le responsable de la subdivision agricole de la daïra de Tighennif, située à une vingtaine de kilomètres de Mascara, a été arrêté lundi dernier en flagrant délit de corruption.
En effet, ce subdivisionnaire a été arrêté par les services de sécurité dans d’une cafétéria lorsqu’il s’apprêtait à recevoir un pot-de-vin de 17.000 DA de la part d’un infortuné cultivateur. Cette somme n’est qu’une partie d’un bakchich estimé à plus de 100.000 Da que le subdivisionnaire avait exigé « pour permettre à cet agriculteur de lui faciliter la présentation de son dossier d’investissement », explique à ce sujet le représentant local de l’observatoire des droits de l’homme (ODH), un collectif citoyen créé à l’initiative d’un groupe de jeunes militants des droits humains oringinaires la wilaya de Tizi-Ouzou. Selon cette source, ce subdivisionnaire véreux a été présenté, par la suite, devant le procureur de la république du tribunal territorialement compétent, mardi matin 2 avril. Par ailleurs, « il a été écroué a la maison de rééducation de ladite daïra en attendant son passage devant la barre dans la semaine prochaine », rapporte la même source d’après laquelle « depuis le mois de Janvier de l’année en cours, des affaires de corruption ont éclaboussées plusieurs administrations dans la wilaya de Mascara », située à l’ouest du pays.
Ainsi, à titre d’exemple, le 27 mars dernier, un fonctionnaire de la recette des Impôts de Zahana (Mascara),âgé de 43 ans, a été écroué pour corruption par le Procureur de la République prés le tribunal de Sig. Cet indélicat fonctionnaire a fait du chantage à un commerçant en lui exigeant une somme de 20 000 dinars. Il a été en arrêté aussi en flagrant délit de corruption dans une cafétéria au centre ville de Zahana. Le 15 janvier dernier, les policiers de la Sûreté urbaine de la Daïra de Hachem (Mascara) ont interpellé également un inspecteur de la direction de l’urbanisme et de construction (DUC) de Mascara en flagrant délit de corruption. Il avait demande une somme de 5 000 dinars à un citoyen en contrepartie de la régularisation de la situation de sa bâtisse réalisée illicitement.
Ces affaires, qui relèvent de la petite corruption par rapport aux gros scandales financiers qui ébranlent en ce moment l’ensemble du pays, prouvent, toutefois, que ce fléau ravageur ronge la société algérienne dans toutes ses composantes. Même dans les régions rurales, le spectre de la corruption plane sur les affaires publiques. L’urgence d’une prise de conscience nationale face à ce fléau criminel n’est donc plus à démontrer…