Si Edith Piaf avait connu l’Algérie, elle aurait chanté autrement sa célèbre chanson « Le droit d’aimer ». En 2015, les jeunes algériens sont toujours empêchés de s’aimer et de vivre avec le conjoint qu’ils chérissent. Preuve en est, à Koléa, dans la wilaya de Tipaza, Nadjet et Boubekeur, deux amoureux ont fugué, lundi, pour pouvoir enfin vivre leur histoire d’amour sans subir le diktat de leur entourage.
Lui est un simple coiffeur. Elle est fille de milliardaire. Boubekeur et Nadjet se connaissent depuis leur plus tendre enfance. Ils ont étudié dans la même école primaire. Ils ont vécu dans le même quartier, le lotissement Chaig à Koléa. Ils ont grandi ensemble et s’aiment depuis toujours. Leur rêve est de vivre ensemble, de se marier et de fonder une famille. Mais, leur société ne tolère pas leurs sentiments. Elle refuse leur passion amoureuse. A trois reprises, Boubekeur se présente devant le père de sa bien-aimée Nadjet pour demander sa main, dans le respect des préceptes de la religion musulmane et des traditions ancestrales de la société.
Mais le père riche méprise le jeune coiffeur et refuse de lui donner sa fille. Il le renvoie de sa maison et lui jette à la figure tout son mépris : « Non, je ne marierai pas ma fille à un coiffeur de quartier ». La sentence est terrible. Boubekeur et Nadjet sont condamnés à la séparation, au chagrin. Mais les deux amoureux refusent de céder à l’arbitraire et décident de fuir leurs familles pour vivre leur histoire d’amour malgré cette société qui les diabolise et les criminalise.
Depuis leur fugue, tout Koléa évoque ce drame sentimental. L’histoire de Boubekeur et Nadjet est sur toutes les lèvres. Mais cela suffira-t-il pour que notre société cesse de se dresse face aux sentiments amoureux de nos jeunes ?