La police algérienne se lance une nouvelle fois dans la chasse aux couples « illégitimes » accusés d’organiser des « rencontres douteuses ». A Chéraga, dans la banlieue ouest d’Alger, au moins 28 couples ont été arrêtés, dans la nuit du jeudi au vendredi, et présentés devant le Procureur de la République.
Leur tort ? Ils ont été appréhendés dans des appartements du centre d’affaires Al-Qods à Chéraga. Ces couples ont-ils tenu une maison de débauche ? Non, la police algérienne ne l’affirme pas. D‘après le quotidien arabophone El-Khabar, ces couples sont uniquement accusés de transformer des locaux de ce centre d’affaires en « lieux de rencontres douteuses ». Mais, qu’est-ce qu’une rencontre douteuse exactement ? Personne ne le précise. Y-a-t-il une définition juridique en la matière ? Selon plusieurs avocats interrogés par nos soins, cette notion ne figure guère dans le code de procédure pénale.
En tout cas, cela suffit largement pour interpeller ces couples et les transférer à la sûreté de daïra de Chéraga, avant de les traîner en justice. Pour les habitants de cette commune, le centre d’affaires Al-Qods à Chéraga est devenu un « lieu de débauche ». Cela signifie-t-il que la prostitution a investi définitivement ce centre d’affaires livré à l’abandon par ses promoteurs saoudiens ? Aucune preuve tangible n’a été avancée pour appuyer une telle accusation. Mais, en Algérie, il suffit de quelques couples qui se rencontrent pour crier au scandale de mœurs.