Vague d’indignation à Alger. Jeudi après-midi, un jeune artiste qui chantait dans les rues avec sa guitare au niveau de la Place Audin a été embarqué par la police et conduit au commissariat pour avoir commis le crime…de chanter dans les rues sans autorisation.
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Ce n’est pas une blague de mauvais goût, mais un fait, malheureusement, bel et bien avéré. L’arrestation, sans motif clair, a suscité un tsunami d’indignation sur les réseaux sociaux où de nombreux Algériens ont condamné une véritable atteinte aux libertés publiques. « Le jeune qui amuse la place Audin avec sa guitare en mettant une bonne ambiance dans celle ville lourde et pesante s’est fait embarqué par la police de manière humiliante devant le regard indigné des passants. Qu-a-t-il fait de mal si ce n’est mettre de la joie avec sa voix et sa guitare dans cette ville qui sombre dans l’archaïsme ? », a dénoncé sur son compte Facebook le journaliste Hacen Ouali. « J’ai été sur place quand la police est venue embarquer l’artiste. Je me suis même interposé, mais en vain », confie notre confrère. En guise de protestation, le militant Idir Tazerout a lancé une action de rue avec son camarade, le journaliste Mehdi Mehenni : les deux compères ont investi la Place Audi dans la nuit du jeudi au vendredi pour jouer de la guitare afin d’exprimer leur soutien symbolique au jeune artiste interpellé brutalement la matinée.
Plusieurs autres internautes ont lancé un appel à la mobilisation afin que l’Art puisse se réapproprier les rues de la capitale. « Les artistes doivent dans l’urgence s’impliquer et occuper les grandes rues et boulevards de nos grandes villes pour montrer à ces bouffeurs d’espoir que l’Algérie, ce n’est pas ça ! », déplore enfin un commentateur.