Profanation ou acte de délinquance ? Un groupe d’individus, composé d’une douzaine de personnes selon différentes sources, s’est attaqué, dans la nuit de mercredi à jeudi, la veille de la fête mawlid, au mausolée Sidi-Ali Moussa, situé dans la commune de Souk-El-Tenine, dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Selon les récits de la presse et de villageois que nous avons contactés, le groupe de jeunes s’est d’abord attaqué à la femme qui reçoit les dons des bienfaiteurs. Surpris par un couple venu faire des dons, les agresseurs ont pris la fuite. Ils reviennent, au milieu de la nuit pour saccager l’édifice et voler les dons qui s’y trouvaient. Un sacrilège.
Les habitants, qui ont découvert le forfait, se sentent indignés. Surtout que ce genre d’actes est rare. Deux plaintes, l’une au niveau de la gendarmerie et l’autre au niveau du commissariat de police, ont été déposées. Elles seules peuvent déterminer les circonstances de l’acte.
Mais certains villageois ont déjà exclu tout acte politique. Ils désignent du doigt plutôt des délinquants qui cherchent à s’emparer du butin déposé dans une aile de la zaouia. D’autres accusent, plutôt, les activistes salafistes qui commencent à désigner du doigt tout ce qui est croyance séculaire. Pis, ces islamistes, qui pullulent en Kabylie comme d’autres régions du pays, s’attaquent publiquement aux mausolées et autres lieux de Culte qui serait, selon eux, une atteinte « à la religion ». Si c’était le cas, l’acte serait un grave précédent. Puisque, en dehors de l’épisode d’Aghribs, jamais les salafistes n’ont réussi à créer un conflit avec la population locale autour de l’exigence de zaouias.
E. W.