BAC 2015/Farida , 48 ans, passe l’examen en même temps que sa fille

Redaction

Parmi les 26.319 candidats qui s’apprêtent à affronter, dimanche à Constantine, le baccalauréat, l’angoisse au ventre, il y en a une qui a un défi supplémentaire à relever : celui de décrocher ce diplôme même en étant « rattrapée » par sa fille.

Farida Kihal, candidate libre âgée de 48 ans, armée d’un courage et d’une volonté admirables, a décidé de passer le baccalauréat pour la troisième fois après une « rupture » de 15 ans. « Lorsque j’ai échoué en 1986 après avoir affronté, pour la première fois, le bac dans la filière des Lettres, je décidai d’abord de ne pas me représenter une nouvelle fois et préférai me marier », raconte cette femme qui regrette aujourd’hui une décision « irréfléchie » prise par « une jeune fille surfant alors sur la vague d’un bonheur improbable, mirage de jeunesse ».

Farida se souvient malgré tout avoir vécu une période « à peu près normale, avec des hauts et des bas, pendant (ses) premières années de femme mariée », avant que le « mektoub » ne la conduise à un divorce à l’amiable.

Vivant seule depuis aujourd’hui 17 ans, Farida a assumé la lourde responsabilité d’éduquer ses deux enfants, Lyna (18 ans), celle-là qui la « rattrapée » à l’examen du bac, et Charaf (20 ans). Après un parcours émaillé de nombreuses épreuves, Farida, archiviste dans un établissement public, a fini par se rendre compte, comme elle le confie, que dans la vie, « on n’a rien à portée de main », et qu’il ne faut « jamais arrêter de se battre ».

La jeune femme (Farida ne fait pas du tout son âge) se présenta à nouveau à l’examen du baccalauréat, en 2000, mais ce fut encore un échec. « Un échec qui faillit me détruire car ce second déboire s’ajoutait à mon premier échec dans ma vie de couple ».

Combative en diable, Farida a néanmoins pu transcender cette période difficile grâce à ses proches et a fini par décrocher, 11 ans après, un diplôme de DEA de Français à l’université de formation continue (UFC) où elle s’était inscrite en 2008. « Un diplôme qui me prouva que je n’étais pas aussi nulle que pourraient le laisser supposer mes deux échecs au bac », dit-elle avec un sourire.

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