Baccalauréat 2013 : Triche et débordements dans plusieurs wilayas

Redaction

La troisième journée de l’édition 2013 du baccalauréat restera dans les annales. Pour protester contre les sujets d’examen de philosophie qu’ils jugeaient trop ardus, des élèves en filière littéraire ont gravement troublé mardi le déroulement des épreuves, dans plusieurs wilayas du pays.

A Hussein Dey et à Bab El Oued à Alger, dans le centre-ville d’Oran ainsi qu’à Blida, les surveillants des épreuves écrites du baccalauréat ont eu hier la mauvaise surprise de voir s’abattre sur eux la colère des élèves de terminales L. «Tout a commencé lorsque les candidats ont eu les sujets de l’épreuve de philosophie. Des larmes, des cris fusaient de partout. Certains candidats se sont évanouis. Les élèves étaient en colère contre le fait qu’un des sujets n’était pas au programme. Selon eux, il était supprimé dans le cadre du seuil défini par le ministère. Des candidats ont ensuite renversé des tables et menacé les surveillants. Cette situation a permis à nombre d’entre eux de tricher. Certains ont utilisé leurs téléphones, d’autres ont copié à partir des réponses de leurs camarades», a déclaré au quotidien El Watan une enseignante du lycée Ahmed Zabana dans la commune Hussen Dey à Alger, toujours en état de choc. Déchaînés, certains jeunes ont même utilisé des armes blanches pour obliger les surveillants à les laisser tricher durant cette épreuve cruciale qui compte pour un coefficient 6, dénonce l’enseignante.

Téléphone portable et armes blanches

Même scènes de dépassement dans les centres d’exam d’Oran. Les candidats du baccalauréat «ont usé de violence physique ; ils sont sortis des salles d’examen et se sont regroupés dans la cour, ils ont pris leurs téléphones portables et ont communiqué avec autrui pour se faire aider dans leurs réponses», explique un enseignant, surveillant au lycée El Bachir El Ibrahimi au centre-ville d’Oran.

Et les établissements de la wilaya de Blida n’ont pas été épargnés par les manifestations de lycéens en plein examen. Au Technicum Bentouati de Chebli, « l’incident s’est produit lorsque des élèves de la filière lettres et philosophie ont commencé à casser des chaises et des tables, dès qu’ils ont pris connaissance des sujets de philosophie, et ce, au motif que ces sujets n’ont pas figuré dans leur programme scolaire », a expliqué le chargé de l’information à la direction de l’éducation, Meftouh Mohamed, cité par l’APS. « Après un moment de perturbation, le calme est revenu dans l’ensemble des classes. Les chargés du centre ont décidé une prolongation du temps imparti à l’épreuve afin de ne pas pénaliser le reste des élèves, sans procéder à l’expulsion de ceux à l’origine des troubles», assure la direction de l’éducation de la wilaya de Blida, citée par l’APS. De son côté, le directeur de l’éducation de la région centre de la wilaya d’Alger, M. Mesbah, a tenté à son tour de minimiser l’ampleur des dépassements dénoncés par les enseignants relevant de son «territoire». «Il y a eu des actes de protestation de la part des élèves de lettres et philosophie à propos du sujet de philosophie. Nous affirmons que le sujet figure parmi les cours compris dans la partie du programme concernée par l’examen, tel que défini par la tutelle. La situation a été maîtrisée», explique ce responsable, pour qui la faute incombe en premier lieu aux surveillants chargés de veiller à ce que les élèves soient «dépouillés» de leurs portables avant d’entrer en salle d’examen. Le ministère de l’Education nationale ne s’est lui pas encore exprimé sur les débordements qui ont fortement perturbé la quiétude d’une journée studieuse.

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