Après des semaines d’accalmie, le pays est à nouveau gagné par les émeutes et les manifestations de rue. Alors que la révolte des villageois de Nezla, à Touggourt, dans le Sud, ne s’est toujours pas arrêtée, d’autres foyers de contestation sont signalés un peu partout dans le pays.
Après la mort, vendredi, de deux jeunes manifestants à Touggourt, la contestation, qui a baissé en intensité, ne s’est pas arrêtée. Des correspondants de presse attestent que malgré la visite du ministre de l’Intérieur, Tayeb Belaïz, les jeunes de Nezla, à Touggourt (160 Km au Nord de Ouargla), qui réclament notamment des lots de terrain à bâtir et le branchement de leurs habitations au réseau d’eau potable, ne décolèrent pas. Ils attendent toujours la concrétisation des promesses formulées la veille par le représentant du gouvernement.
Toujours dans le Sud, des jeunes qui habitent la ville pétrolifère de Hassi R’mel (Laghouat) ont manifesté ce dimanche pour réclamer du travail et des logements. Des barricades ont été dressées aux entrées de la ville.
Le Nord du pays n’est pas en reste. Puisque des habitants de la ville de Béjaïa, dont les noms ne figurent pas sur la liste des bénéficiaires de logements sociaux, ont brûlé des pneus en signe de protestation. Ils estiment qu’ils sont lésés.
Le point commun entre toutes ces manifestations est le mal-vivre. Car, au moment où les caisses de l’Etat se vident de manière dangereuse, les citoyens réclament de plus en plus de droits. Et souvent, au lieu d’écouter et d’expliquer aux populations les tenants et aboutissants de chaque situation –il faut dire que parfois les autorités sont débordées- les responsables répondent souvent par le mépris et l’absence de transparence.
Des attitudes qui ont conduit à l’émergence d’un sentiment de rejet et, pire, à la mort de jeunes, comme cela s’est passé à Touggourt. Jusqu’à quand ?
Essaïd Wakli