A l’ère des nouvelles technologies de l’information et de la Communication, les responsables politiques algériens semblent être hors jeu. Certains d’entre eux ne connaissent même pas l’utilité et la fonctionnalité des réseaux sociaux.
Une enquête réalisée par le quotidien arabophone El-Khabar donne le tournis. Interrogés sur l’usage de Facebook et de twitter, des ministres du gouvernement de Abdelmalek Sellal bottent en touche et font des révélations pour le moins inquiétantes. Si certains d’entre eux disent « entendre parler » de ce réseau social, d’autres ne connaissent même pas de quoi il s’agit, tandis qu’une bonne partie d’entre eux se disent « vieux pour Facebook ».
Cette dernière thèse est développée par au moins trois membres du gouvernement. C’est le cas d’Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, du ministre de l’Agriculture, Abdelwahab Nouri et plus étonnant encore, de celui de la réforme des services publics, Mohamed El-Ghazi. Ce dernier s’est même montré « nerveux » face au journaliste qui lui demandait s’il avait un compte Facebook. «J’ai dépassé cet âge », répond-t-il.
Plus déroutant encore, Amar Ghoul, ministre des Transports et président du parti TAJ, semble ne pas faire la différence entre le site d’un ministère et un réseau social. Pourtant, plusieurs comptes Facebook portent le nom de Amara Ghoul, qui fait partie des rares «quinquagénaires» d’un gouvernement composé en majorité par de vieux ministres.
Le plus étonnant dans cette situation est que nos responsables semblent ignorer que des dirigeants des grandes puissances occidentales communiquent le plus souvent possible par le biais de Facebook ou Twitter. Pis encre, tous savent que les révoltes arabes ont toutes été provoquées d’abord sur les réseaux sociaux avant qu’elles ne devienne une réalité sur le terrain.
Plus que par leur âge avancé, nos responsables montrent ainsi qu’ils sont réellement has been. Comment peuvent-ils alors comprendre une population composée essentiellement de jeunes ?
Essaïd Wakli