Accusé par le ministre des Affaires religieuses de «détournements» et qualifié par le même ministre de «fanfaron», le célèbre prédicateur religieux Cheikh Chams Eddine réplique. Il annonce ester Abouabdellah Ghlamallah en justice et ne semble pas vouloir changer de personnalité.
Pour répondre aux accusations portées contre lui par le ministre des Affaires religieuses, le prédicateur a promis de traîner le ministre devant les tribunaux. « Le ministre doit plutôt s’occuper des mosquées qui se vendent comme c’est le cas à Tipaza au lieu de s’occuper de mes fatwas », a dit le « cheikh » que les jeunes appellent affectueusement « chemsou ». « J’ai toujours dit que le vol est parmi les grands péchés », a dit le prédicateur dans une interview parue mardi dans le quotidien arabophone El Khabar en réponse au ministre qui lui a reproché d’avoir «encouragé le vol» lorsqu’il militait dans son association religieuse à Belouizdad, un quartier populaire de la capitale Alger.
D’autre part, Cheikh Chams Eddine, n’éprouve aucun malaise lorsque «les gens tournent en dérision». «J’utilise un langage que comprennent les Algériens. Mais pourquoi mes détracteurs ne disent rien quand ce sont des prédicateurs des pays du Golfe qui utilisent le parler local ?», s’est-il interrogé. Il est à souligner, par ailleurs, que ce prédicateur populaire, une star télévisuelle grâce à son émission diffusée sur Ennahar TV, n’entretient aucune relation avec la politique. « Je ne soutiens aucun parti et je n’ai aucune relation avec le DRS », rétorque-t-il
Au sujet de l’accusation d’après laquelle le prédicateur « invente lui-même des questions », Chams Eddine a répliqué que «14 filles travaillent en permanence » pour décrypter les questions qui lui sont envoyées. Mais, précise-t-il, « je ne peux pas répondre à toutes les pages Facebook ouvertes en mon nom ». Il a même récusé que certaines explications fantaisistes émanent de lui. « Si le ministre est mal informé, que dire alors du simple citoyen ? », réagit-il. Le célèbre prédicateur se défend, en revanche, d’être salafiste. Il a même sévèrement critiqué le «wahhabisme» contre lequel il dit militer pour préserver les mosquées algériennes de sa mauvaise influence. Enfin, Chems Eddine a mis en garde les Algériens contre le wahhabisme qui a mené à la mort « plus de 200 000 Algériens » durant les années 1990.
E. W.