Il ne fait toujours pas bon d’être jeune en Algérie. Du moins, jeune diplômé. Un statut difficile lorsque le chômage frappe surtout la tranche d’âge des 16-24 ans. Un rapport du Conseil national économique et social (CNES) se veut encore alarmant sur la situation des jeunes, notamment dans certaines régions.
Ce n’est plus un secret, l’important taux de chômage est un réel handicap pour les jeunes Algériens de 20 à 25 ans. Mais il faut souligner que la situation ne s’arrange pas. Même si chaque année l’Etat algérien remarque une baisse sensible de ce taux, les chômeurs les plus jeunes sont toujours nombreux et les plus exposés au risque de se retrouver sans emploi. Cette conclusion, le CNES l’a encore faite dans son rapport annuel sur le développement humain en Algérie en 2011. Le quotidien El Watan publie quelques-unes des analyses du CNES dans son édition du 22 avril.
«S’il est vrai que les chiffres du chômage traduisent une relative stabilité au niveau global, avec un taux de 10%, et un recul significatif de la tranche des universitaires, l’inquiétude reste élevée pour les jeunes de 16 à 24 ans », souligne le rapport au sujet de l’Algérie. En effet, le chômage pour les moins de 20 ans est de 23,8% et de 22,1% pour les 20-24 ans pour l’année 2011. Des chiffres élevés, qui sont rarement soulignés lorsque paraissent les chiffres officiels du chômage, estimé à environ 10 %. Le chômage a, en revanche, reculé de 21,4% en 2010 et de 16,1% en 2011 chez les universitaires, mais cela ne change rien au fait que les 16-20 ans, restent très précaires selon le CNES.
Hauts-plateaux, Centre, Grand Sud… chômage en masse
Le chômage n’est pas seulement lié à l’âge mais aussi à la situation géographique. Le CNES remarque des disparités régionales qui persistent, notamment dans les Hauts-Plateaux, le Centre et le Grand Sud. Dans ces régions, les perspectives d’emploi ne sont toujours pas aussi développées que dans le nord du pays. «L’écart de développement humain entre ces deux espaces et le nord de l’Algérie est non négligeable», rapporte le CNES. Les écarts entre les régions ne concernent pas seulement le manque d’opportunités mais également un niveau de vie bien moins élevé, en raison d’un accès au logement, aux soins médicaux, ou encore à l’éducation, très restreint, voire quasi-inexistant.
La colère des habitants de ces régions qui a éclaté depuis le début de l’année est donc justifiée. Tout indique que l’Algérie offre des services publics de manière inégale sur son territoire. Les manifestations dans le Grand sud ont permis d’arracher quelques promesses et mesures, mais il semblerait qu’elles partent de très loin d’après le CNES.