En Algérie, le monde n’est pas toujours perçu tel qu’il est représenté sur la planisphère. Les mutations sociales et technologiques ont modifié la vision du monde des Algériens.
Sur Internet, circule une carte. Elle ressemble, mis à part sa dose d’humour, aux anciennes cartes dites en T, ou carte en TO (TO pour Terrarum Orbis du Moyen-Âge européen).
A l’époque, le reste du monde des «savants» était dessiné, surtout, par les imaginaires religieux et les rares détails fantasmés par les anciens philosophes, géographes et astrologues: Ptolémée, Aristote ou Avicenne.
Sur l’encyclopédie on explique le sigle TO : le monde était divisé en une croix, avec en dessus l’Asie, à gauche L’Europe, à droite l’Afrique et, au centre, Jérusalem.
Les Algériens étant un peuple comme un autre, habitant eux aussi, par effet de nombrilisme anthropologique, le centre du monde, ils ont donc une carte. Elle est sur le Net depuis peu et représente vraiment le reste du monde vu par les Algériens.
Qu’y lit-ton? D’abord l’humour, mais pas seulement. Les continents sont cartographiés à partir d’une culture populaire algérienne qu’ont confectionné des souvenirs collectifs et des visions simplistes récoltées sur la télévision.
L’imago mundi algérien fait rire. Car, quand on est Algérien, l’on y découvre, malgré sa culture générale, ses voyages et ses lectures, que c’est ainsi que l’on «voit» le monde. L’imago mundi est la véritable représentation d’inconscient d’un peuple, selon la définition…
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Kamel Daoud