Les incidents qu’a vécu la localité de Guerrara à Ghardaia, théâtre d’accrochages entre Mozabites et Chaanbas (arabes), ces derniers jours, ont pris une tournure assez grave avec les accusations de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH) qui accuse les services de sécurité d’avoir pris «fait et cause» avec l’une des deux partie en conflit, à savoir celle des Chaanbas.
Des accusations qui ont poussées les services de sécurité à réagir. Ainsi, selon le quotidien arabophone El Khabar, la sûreté de la wilaya de Ghardaia a décidé d’enquêter sur le sujet. Le journal rapporte que rien n’indique si cette enquête interne a été décidée par la DGSN (direction générale de la sûreté nationale) ou c’est juste une initiative locale.
Il est à noter que la LADDH, qui a depeché sur les lieux Maitre Salah Dabouz, n’a pas été tendre envers les services de sécurité, les brigades anti-émeute de la sureté nationale. «Le déplacement de Me Salah Dabouz, Président de la section d’Alger de la LADDH, le 29-11-2013 à Guerrara pour s’enquérir sur place de la situation ainsi que les différentes vidéos tournées sur place lors de ces événements et portés à la connaissance de la LADDH nous incitent à dire que la police nationale ne reconnaît aucune limite quant à la répression des citoyens», lit-on dans un communiqué rendu public aujourd’hui. «L’attitude scandaleuse de certains agents des forces de police que ce soit lors du conflit (gestes obscènes, comportement et propos racistes etc) ou lors de l’arrestation des Algériens Mozabites (jeter de l’eau froide sur des détenus, les obliger à se déshabiller, les obliger à mimer des attitudes obscènes) laissent croire que les forces de police Algériennes se comportent comme les forces d’occupation Américaine en Irak notamment dans la prison d’Abu Ghraib. Le fait de cibler les Mozabites lors des interpellations alors que la destruction des biens privés, en plus de celle des biens publics indique une démarche de stigmatisation et d’hostilité claire qui répond à une politique de remise en cause de la cohésion en Algérie», ajoute-t-on encore. Les autorités doivent impérativement traiter ces accusations avec toute la rigueur possible. Sinon, les choses ne feront que s’aggraver.
Elyas Nour