L’Algérie a une longue tradition de coupures d’électricité en été. Seront-elles au rendez-vous cette année ? Le gouvernement a promis que non. Il est temps de faire un état des lieux de la situation.
Il n’y aura pas de coupure d’électricité l’été prochain, a déclaré à l’assemblée populaire nationale le ministre de l’énergie Youcef Yousfi, le 21 mars 2013. Citoyen algérien ou politicien, chacun a peur de voir se reproduire la situation désastreuse de l’été 2012. Chaleur écrasante, coupures électriques répétées, mécontentement de la population, émeutes… Ce cycle récurrent a atteint son paroxysme en juillet et août derniers.
La consommation électrique n’a cessé d’augmenter en Algérie ces dernières années. Dans un pays où 98% des foyers sont rattachés au réseau électrique, les appareils friands en énergie sont de plus en plus nombreux dans les maisons et les appartements. Climatisations, réfrigérateurs, congélateurs, la demande en électricité est amplifiée dès lors que la chaleur s’installe sur le territoire algérien. Forte demande, opérations de délestage et incidents techniques répétés provoquent ainsi des coupures récurrentes qui deviennent vite insupportables pour la population. En 2012, un ras-le-bol généralisé s’est propagé dans la société et a été largement médiatisé au regard des manifestations et émeutes qui se sont produites.
Un plan d’urgence a été lancé à la fin du mois d’août 2012 afin de calmer le mécontentement populaire, en essayant de mieux répondre aux besoins électriques du marché algérien. Les mesures annoncées prévoient ainsi une production supplémentaire de 2 800 mégawatts pour l’été 2013 et de 12 000 mégawatts d’ici 2017. En février dernier, le PDG du groupe Sonelgaz a également annoncé l’installation de 7 000 nouveaux postes transformateurs avant l’été.
Le 17 avril, moins d’un mois après que le ministre de l’énergie, Youcef Yousfi, ait promis qu’il n’y aurait aucune coupure pendant l’été 2013, l’électricité a été interrompue pendant presque une heure dans plusieurs quartiers d’Alger-Centre, à cause d’un «incident technique».