Cri de détresse d’un père algérien : « On a agressé ma fille et personne n’a réagi »

Redaction

Qui a-t-il de plus pénible pour un père que de devoir faire face à l’agression de sa fille et ne pas savoir contre qui déposer plainte? Contre un agresseur qui, au nom d’un islam dont il ignore complètement les préceptes, se venge d’une jeune fille parce qu’elle ne porte pas le voile ? Contre une société civile qui devient de plus en plus démissionnaire et pour laquelle la violence est devenue un fait de société banale ou contre les témoins qui assistent avec indifférence à une violente agression sans daigner bouger le petit doigt ? C’est contre toute la société que Mohamed Abdelouahab, chef de cabine à Air Algérie et père de la jeune Marwa, agressée hier à Reghaia désire déposer plainte. Mais auprès de qui ?

Sur sa page Facebook, le père en colère, blessé, effondré à cause de l’agression que vient de subir sa fille, universitaire, dénonce la non-assistance à personne en danger. «Ma fille Marwa a été agressée aujourd’hui dans le train qui l’emmenait de Reghaia vers la faculté de Bab Ezzouar où elle étudie. Un jeune l’a frappée violemment a la tête et lui a cassé son téléphone en mille morceaux sous prétexte qu’elle ne portait pas le hijab », écrit le père dans un monumental coup de gueule.

Le papa bouleversé s’interroge sur le devenir de la société algérienne qui perd ses valeurs les plus fondamentales, à savoir la solidarité, la générosité et l’empathie. «Ces actes de barbarie se sont fait ordinaires dans notre société médiocre. Mais ce qui me bouleverse c’est que ce train était bondé et personne n’a levé le petit doigt pour défendre ma fille », s’indigne le père qui accuse la société de complicité.

Exprimant son mécontentement, M. Abdelouahab s’interroge sur l’avenir de la société et de la femme à une époque où les citoyens ne réagissent plus face à de pareils drames. «Déposer plainte contre qui ? C’est cet Islam violent qui est inculqué dans nos écoles et collèges de nos jours, ainsi que la complicité de la société qui en sont responsables », ajoute-t-il.

Face à ce énième cas d’agression, l’urgence est à la sensibilisation de la société civile sur les ravages de la violence ainsi que l’impératif de porter secours aux personnes violentées pour ne pas participer à renforcer l’impunité qui règne.

 Nourhane S.

 

 

 

 

Quitter la version mobile