C’est Abderrahmane Benkhalfa, le ministre des Finances qui l’annonce et le confirme ce mercredi. Le sucre, le lait ou la semoule, ces produits alimentaires de première nécessité subventionnés depuis des années par l’Etat algérien seront « progressivement » libérés. Cela signifie clairement que les subventions sociales vont disparaître petit à petit. Une véritable révolution !
Mais le ministère des Finances a tenté de rassurer, ce mercredi sur les ondes de la Chaîne III, les Algériens et a promis l’instauration d’un « deuxième salaire » au profit de « 10 millions de citoyens », à savoir les plus personnes les plus nécessiteuses et vulnérables. Il s’agit, a-t- il expliqué, d’une nouvelle allocation qui sera accordée à ceux et celles qui seront durement frappés par la suppression progressive des subventions sociales en Algérie. « Nous ne pouvons plus vivre dans le même confort », a prévenu Benkhalfa, selon lequel le temps où l’Algérie consacrait un énorme budget aux transferts sociaux est, désormais, révolu.
Il faut savoir que de près de 2,5 milliards de dollars en 1999, les transferts sociaux sont passés à 17,31 milliards de dollars en 2015. Ce budget met en péril le stabilité financière de l’Etat algérien. Et ce dernier semble avoir compris, enfin, la nécessité d’opter pour la subvention directe accordée sous forme d’un revenu minimum garantit par l’Etat à tous les citoyens pauvres.
Cette annonce d’Abderrahmane Benkhalfa contredit magistralement les récentes annonces de Sellal, le Premier ministre, qui avait promis de ne jamais abandonner la politique sociale du pays à travers le maintien des subventions sociales. « Nous ne reculerons jamais, nous resterons foncièrement sur cette voie », a martelé le Premier ministre à maintes reprises, précisant que l’Algérie «ne peut pas ne pas aller dans cette direction». Décidément, ce n’est pas Abdelmalek Sellal qui décide à la tête de ce gouvernement. Sauf s’il refuse de dire la vérité aux Algériens.