Il n’y a pas que les exclus des logements sociaux qui se mettent en colère. Même ceux qui ont « payé » leur logement sortent désormais dans la rue.
Un groupe de bénéficiaires de logements LSP, situés dans la commune de Draria, organisent, depuis plus d’un mois, un sit-in hebdomadaire devant le chantier de leur future cité, située entre les communes de Draria et Saoula, sur les hauteurs d’Alger. Motif de cette manifestation : les appartements ne sont qu’aux environs de 60% de finition, alors qu’ils devaient être livrés en décembre dernier. « En 2008, on nous avait promis que les logements allaient être livrés dans au maximum 4 ans. Nous entamons la cinquième année, et vous voyez vous-même que les immeubles sont toujours en chantier », s’est plaint, Mohamed, septuagénaire, dont le fils a déjà versé une somme de 1 million de dinars pour avoir un logement dans la cité des 480 logements. Dans une plaque posée devant le chantier, on peut lire « date de livraison : 24 mois ». Le délai est dépassé.
Des dizaines d’autres familles se donnent rendez-vous, aux abords de la route qui relie Draria à Saoula, pour signifier leurs mécontentements. Tout au long de cette route, qui traversait il y a juste quelques mois des vergers verdoyants, des tours d’immeubles poussent comme des champignons. Tous les chantiers sont construits par l’Office public de logements. L’OPGI n’a toujours pas répondu aux doléances de ces citoyens qui s’ajoutent aux milliers d’autres Algériens qui souffrent du problème de logement.
Essaïd Wakli