Des députés algériens veulent une loi contre les femmes qui s’habillent de façon « provocante »

Redaction

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Effarant ! Des députés algériens ont plaidé, mardi à l’APN, à l’occasion de la présentation en plénière du tout premier texte relatif à la présentation du projet amendant et complétant la loi 156-66 du 8 juin 1966 portant code pénal, la pénalisation des femmes qui s’habillent de façon provocante, les accusant d’être à l’origine de l’amplification du harcèlement dans la société algérienne.

La question de la pénalisation du harcèlement de rue dans la société algérienne en tant que violence faite aux femmes divise nos députés. Si certains parlementaires hommes ont souligné, lors de la session parlementaire du printemps, ouverte lundi matin, que les femmes devraient se montrer plus pudiques et cesser de harceler les hommes dans la rue. Leurs collègues femmes ont qualifié cette position de « rétrograde » et d’«arriérée». Ce débat houleux a été entamé, hier mardi, à l’APN, à l’occasion de la présentation en plénière du tout premier texte relatif à la présentation du projet amendant et complétant la loi 156-66 du 8 juin 1966.  Ce débat  n’a pas uniquement porté sur la question de la pénalisation de la violence contre les femmes. Il était également question de sortir avec des projets de loi visant à mettre un terme au harcèlement dans la rue, un phénomène qui touche de nombreuses femmes.

A ce propos, le député du parti El Karama «Dignité», Mohamed Medaoui a souligné que certaines femmes s’habillent de façon provocante. «Par leur tenue vestimentaire, elle porte atteinte à la pudeur et harcèle les hommes », a-t-il ajouté. Allant jusqu’à accuser les femmes d’être à l’origine du phénomène du harcèlement, en raison de leur tenue et de leur comportement « sans pudeur ». Le député a appelé «les femmes à se respecter et à faire preuve de pudeur».  Cette position a été accueillie favorablement par les partis de la coalition verte (MSP-Islah-Ennahda).

De son côté, Nadia Chouitem, députée du Parti des Travailleurs, n’a pas caché son mécontentement en écoutant le plaidoyer de Mohamed Medaoui. Dénonçant l’attitude blessante et vexante de ce député à l’égard de la femme, elle a qualifié ses propos «d’arriérés». Pour sa part, Nabila Bayaza, la députée du MPA, s’adressant au député du parti El Karama, a estimé que la loi doit protéger la femme de ce comportement incivil quelle que soit sa tenue. «Rien ne justifie le harcèlement, il faut arrêter de culpabiliser la femme », a-t-elle ajouté.

Nourhane. S.