Des informations à la « fiabilité douteuse » : réaction du gouvernement algérien suite au rapport américain sur le trafic humaine

Redaction

L’Algérie a été pointée du doigt par le rapport 2013 du département d’Etat américain sur le trafic d’êtres humains dans le monde. Selon ce document, des efforts ont été faits au cours de l’année 2012 mais restent très largement insuffisants. Le gouvernements algérien a réagi vendredi en accusant le rapport de se fonder sur des informations dont «la fiabilité est douteuse».

Le rapport 2013 sur le trafic des êtres humains dans le monde n’épargne pas notre pays. «L’Algérie est un pays de transit et, à un moindre degré, une destination et une source de femmes et d’hommes qui sont victimes de travaux forcés et de trafic sexuel», est-il écrit dans le document du département d’Etat américain.

Le ministère des Affaires étrangères a réagi vendredi après-mid. Son porte-parole, Amar Belania a critiqué les informations utilisées dans ce rapport, les qualifiant de douteuses. «Les conclusions auxquelles est arrivé le rapport du département américain ne prennent pas suffisamment en compte les progrès réels enregistrés en Algérie, dans le domaine de la lutte contre le trafic des êtres humains, malgré une pression migratoire forte résultant de la détérioration du contexte géopolitique et socio-économique au niveau de la région du Sahel», a-t-il précisé dans une déclaration à l’APS.

C’est justement la situation des migrants, principalement des Subsahariens entrantt illégalement en Algérie pour transiter vers l’Europe, qui est décriée dans le rapport américain. Certaines des femmes migrantes «sont enrôlées de force dans des réseaux de prostitution (…). Quelques hommes d’origine subsaharienne, majoritairement des Maliens, deviennent, de force, des employés domestiques. Les propriétaires confisquent parfois leurs documents d’identité, ce qui est l’un des indicateurs du travail forcé», dénonce le rapport 2013 du département d’Etat américain.

Selon ce document, le gouvernement algérien ne remplirait pas totalement les standards nécessaires pour permettre de stopper ce trafic humain : «Les autorités ont continué à confondre la traite humaine et l’immigration clandestine. De ce fait, les victimes de ce trafic sont généralement considérées comme telles et sont sujettes à arrestation, détention et déportation».

Des accusations que le ministère des Affaires étrangères rejette en bloc. Le porte-parole Amar Belani a affirmé que la législation algérienne est conforme aux dispositions de la convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée et de ses trois protocoles, dont celui relatif à la traite des personnes. Il a ensuite souligné que l’Algérie incriminait «de la manière la plus sévère» les coupables de tels délits, lorsque les cas sont avérés. Plus de précisions devraient être ultérieurement apportées par le ministère des Affaires étrangères sur cette question .

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