Des stages plutôt que la mâarifa pour récupérer son permis de conduire en Algérie

Redaction

Que va changer le nouveau permis pour les conducteurs algériens ? Ils auront un nouveau défi : s’accrocher à leurs précieux points pour conserver leur papier rose. En cas de sanctions pour infractions du code de la route, la nouvelle réglementation prévoit la mise en place de stages de récupération de points, et ainsi du permis de conduire.

Les conducteurs algériens qui ont été des cancres de la conduite devront retourner à l’école dès la mise en place du permis à points. Le nouveau permis disposera de 24 points qui pourront être progressivement ôtés à chaque infraction du code de la route. Il devrait ainsi permettre de « responsabiliser les conducteurs et  de renforcer la lutte contre l’insécurité routière», avait expliqué Amar Tou le ministre des Transports, au Quotidien d’Oran. Responsabiliser et donner une chance de se rattraper en récupérant les points perdus lors de formations spécifiques dispensées par des écoles d’apprentissage de la conduite, qui répondent au cahier des charges prévu par la réglementation. Un arrêté ministériel du 18 février 2013 a été publié en juillet au journal officiel (JO) pour réglementer et définir les modalités des stages proposés aux automobilistes.

Que prévoit ce volet de la nouvelle loi concernant le permis ?

Les conducteurs sanctionnés devront suivre des formations de sensibilisation aux dangers de la route afin d’«obtenir la reconstitution de la moitié de leur capital de points s’ils se soumettent à leur frais à une formation spécifique», est-il précisé dans le JO. Les conducteurs qui souhaitent récupérer des points par le biais de stages pourront «effectuer la formation spécifique dans la wilaya de leur choix pour peu que l’organisme de formation soit habilité par le ministère des Transports.»

Il s’agit de formations assez courtes puisque les stages proposés «se déroulent sur cinq jours consécutifs avec un volume horaire de trente heures», afin d’acquérir les rudiments de la sécurité routière. A l’issue de ces formations, l’article 11 explique qu’une attestation est fournie au conducteur pour justifier de son assiduité et de sa réussite dans les stages.

Sauver des vies

Le permis à points « est le branle-bas à la moindre perte de vie humaine », déclarait le Ministre de l’Intérieur il y a quelques semaines. Et c’est vrai que dans le pays où les routes sont les plus meurtrières au monde, ce nouveau système de permis de conduire et de récupération de points n’est pas un luxe. Il permettra sans doute d’éduquer plutôt que de sanctionner les conducteurs. Les stages et la prévention sont couramment pratiqués dans les pays ayant adopté  le système de permis à points, notamment en Europe. De manière générale dans ces mêmes pays, on observe une baisse sensible du nombre de morts sur les routes, mais il est difficile de dire si les stages ont un impact. De plus, les conducteurs suivent ces formations car la loi les y oblige mais le temps et le coût élevé qu’exigent ces stages dissuadent parfois les automobilistes de se soumettre à cette disposition. Qu’en sera-t-il en Algérie ? Il ne reste plus qu’aux établissements d’apprentissage à la conduite  algériens, de mettre en place ces formations avec des formules qui convaincront les conducteurs du bienfait de ces stages.

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