A l’occasion de la journée internationale de la liberté de la femme, Abdelaziz Bouteflika fait un nouveau pas envers le mouvement féministe. Il a demandé, dans un message lu à Alger en son nom par Iman Houda Faraoun, de revoir les réserves algériennes relatives à la Convention internationale de lutte contre les descriminations faites aux femmes.
« A l’occasion de la 5ème assemblée générale africaine sur le rôle des organes de sécurité pour mettre fin aux violence faites aux femmes et aux filles qu’abrite l’Algérie, je lance un appel franc et direct aux instances qualifiées pour les inviter à reconsidérer les réserves de l’Algérie concernant certains articles de la Convention internationale de lutte contre toutes formes de discrimination à l’égard des femmes », écrit le chef de l’Etat.
Pour le président de la République, ces réserves doivent en effet être reconsidérées « par rapport aux acquis que nous avons réalisés pour la promotion et la protection des droits de la femme et ce, dans le respect de notre référence religieuse ».
Dans ce passage, Abdelaziz Bouteflika fait référence à la convention internationale de lutte contre toute forme de discrimination à l’égard des femmes, ratifiée le 22 mai 1996 par l’Algérie. La signature de l’Algérie est assortie, par contre, par au moins 4 réserves.
Elles sont liées notamment au code de la famille qui impose certaines restrictions à l’égard des femmes. Ainsi, concernant par exemple Article 15, paragraphe 4, il stipule que « Le Gouvernement de la République Algérienne Démocratique et Populaire déclare que les dispositions du paragraphe 4 de l’article 15 notamment celles qui concerne le droit de la femme de choisir sa résidence et son domicile, ne doivent pas être interprétées dans un sens qui irait à l’encontre des dispositions du chapitre 4 (art 37) du code algérien de la famille. » Il en est de même pour l’article 16 sont les dispositions sont relatives à « l’égalité de l’homme et de la femme pour toutes les questions découlant du mariage, au cours du mariage et lors de sa dissolution ». Les deux autres articles remis en cause sont liés à a demande d’arbitrage international dans certaines affaires.
Essaïd Wakli