Dossier – Nuit de Noces en Algérie : Nuit d’amour, souvenir de douleur ?

Redaction

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C’est une nuit à marquer d’une pierre blanche. Une nuit dont en garde éternellement un souvenir vif car elle suscite au plus profond de la plupart d’entre nous des émotions inconnues jusque là. Mais pour plusieurs femmes algériennes, la nuit de Noces incarne un souvenir de douleur, une émotion de tristesse et de chagrin. Et pour cause, le conte de fée vire au cauchemar lorsque l’homme fait preuve de brutalité et de manque de douceur. Et c’est comme ça qu’une nuit d’amour devient un souvenir de douleur

Par Abdou S.

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 «Ce fut trop rapide et trop brutal !»

Censée être le symbole de la passion, la nuit de noces se transforme en cauchemar pour certaines femmes. Amina, 37 ans, se rappelle encore, avec beaucoup d’amertume, de son premier contact avec son époux. Elle ne le connaissait pas. Elle ne l’aimait pas. Pour faire plaisir à ses parents, elle avait consenti à un mariage arrangé. «En réalité, c’était davantage un mariage forcé», confie-t-elle sans cacher son émotion. Femme au foyer, pas de diplôme en poche et souffrant d’une instruction très faible, Amina dit qu’elle n’était pas armée pour résister au diktat de sa famille. Mais malgré cela, elle n’imaginait pas qu’elle commencera à souffrir dés les premières heures de sa nuit de noces.

«Jamais, je ne pourrais vous décrire le cauchemar que j’ai vécu cette nuit-là. Je n’ai pas eu la chance de connaitre mon époux. Notre mariage était arrangé par nos deux familles, toutes les deux conservatrices. Timide et très complexée, j’avais déjà du mal à m’imaginer avec un homme sous le même toit et pourtant, le jour j, arriva. A l’époque j’avais 19 ans, mon mari 28 ans. Je me rappelle encore de la voix dure de ma mère m’ordonnant de me laisser aller quand mon époux viendra dans mon lit. Je tremblais, je ne voyais plus rien. Je voulais fuir, m’évader, j’étais comme un oiseau qui désirait s’échapper de la cage. Mon mari arriva et se fut trop rapide, mais trop brutal», se souvient-elle en ouvrant une plaie qui n’est pas encore cicatrisée. Au bout de quelques heures d’étreintes brusques et maladroites, Amina perds connaissance. Le mari infortuné s’abandonna dés lors à la colère et ne fit aucun geste pour soulager sa femme souffrante. Aujourd’hui, des années sont passées, mais Amina n’arrive toujours pas à surmonter le souvenir douloureux de cette nuit. «Avec le temps, on finit par enfouir ce souvenir. J’ai appris à ravaler mes larmes et ma honte, pour toujours», témoigne-t-elle.

P. S : Les prénoms ont été volontairement changés pour conserver l’anonymat des témoins.

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