Le secteur de la santé est atteint dans tous ses organes. De la prévention jusqu’au remboursement des frais médicaux, en passant par l’accueil et la prise en charge du patient, que ce soit dans les établissements publics ou privés, tout doit être soigné. C’est, en substance, le diagnostic fait ce mercredi 25 février par Dr Mohamed Bekkat Berkani, président de l’Ordre national des médecins.
Les prestations dans nos structures de santé, qu’elles soient publiques ou privées, sont médiocres. Ce constat partagés par tous, a été réitéré aujourd’hui par Dr Bekkat Berkani, président de l’Ordre des médecins. « Les prestations (médicales) ne sont pas à la hauteur. C’est une réalité », a affirmé ce matin l’ « Invité de la rédaction » de la Chaîne 3 de la Radio nationale.
Le diagnostic est fait sur la base de symptômes apparents, visibles à l’œil nu. Il s’agit notamment du « manque de confiance » en le système national de santé, « le problème de gestion ». Selon le Dr Berkani, l’ « Etat a injecté beaucoup d’argent dans le secteur public (…) Il faudrait que le rendement soit à la hauteur des sacrifices consentis et par l’Etat et par les personnels ».
D’autres maux rongent également la santé nationale. L’invité de la Chaîne 3 énumère ainsi « les problèmes de matériels, de situation sociale, de personnel paramédical, et d’accueil et d’hôpitaux (infrastructures) ».
Pour améliorer l’état de santé du secteur, il faut absolument remédier à toutes ces pathologies, « la médecine, souligne Dr Berkani, étant un tout ». Il en est ainsi du calvaire des cancéreux auquel le président de l’Ordre des médecins prescrit comme remède « la mise en exécution dans tous ses compartiments du plan qu’on a établi » que le « professeur Zitouni a pensé pendant des mois ».
Quant aux manquement à l’éthique et à la déontologie médicale, le Dr Berkani plaide pour « l’injection de plus de moralité dans la profession » et la prise en charge effective des problèmes socioprofessionnels des médecins. Et de saluer la décision de soumission à autorisation préalable des autorités sanitaires tout praticien du secteur public voulant exercer le travail complémentaire chez le privé. D’après l’orateur, le travail complémentaire « a contribué à diminuer l’efficacité du service public ». Concernant l’éventuelle remise en cause de la gratuité des soins, Dr berkani écarte la possibilité de voir l’Etat algérien s’en départir un jour.
Pour le président de l’Ordre des médecins, il est très urgent de « rendre la confiance aux Algériens dans l’hôpital public ». « La maladie, ça n’attend pas », alerte-t-il.