Jusqu’au mois de septembre dernier, 17 tonnes de cannabis ont été saisies, selon les chiffres fournis par l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLDT). C’est une tonne de plus que la quantité saisie durant la même période en 2007. A ce bilan arrêté pour les neuf premiers mois de l’année en cours, il faut ajouter d’autres saisies spectaculaires effectuées durant les mois de novembre et de décembre, dont celle du 23 décembre, lorsque la gendarmerie nationale a annoncé avoir saisi près de 700 kilos de cannabis dans un véhicule abandonné par un trafiquant de drogue à Tlemcen. Un autre exemple : Début décembre, plus de 8,6 tonnes de cannabis transportés dans des véhicules tout-terrain ont été saisies par les garde-frontières à 300 km au sud de Béchar. Dans ce cadre, on précise que 6.880 affaires liées au trafic de drogue ont été traitées par les tribunaux du pays en 2008, contre 6.683 affaires en 2007. L’ONLDT a aussi annoncé que 22 kilogrammes de cocaïne ont été interceptés en 2007 contre 7,7 kg en 2006. Des chiffres qui donnent froid dans le dos et qui indiquent d’une montée vertigineuse du trafic de drogue en Algérie, malgré toutes les mesures prises pour l’endiguer. L’Algérie est non seulement devenue une véritable plaque-tournante pour les narcotrafiquants, mais acquiert désormais le statut de pays consommateur. Et c’est d’autant plus inquiétant quand on sait que l’argent du trafic de drogue sert, en outre, à alimenter le terrorisme de l’aveu même des services de sécurité. L’argent provenant du trafic de drogue est « la source principale » du financement du terrorisme et du crime organisé en Algérie et à l’échelle mondiale, avait indiqué le commissaire subdivisionnaire de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). La consommation de drogues représente, également, un véritable fléau social qui détruit une jeunesse algérienne, déjà bien mal dans sa peau. Comme veulent les spécialistes la définir, la toxicomanie ce résume à ce triptyque bien peu reluisant : Une personne, un produit et une situation psycho-sociale. La consommation de drogue en Algérie est ce qu’il y a de plus révélateur sur un profond malaise social vécu à tous les niveaux. Rien à avoir avec les habitudes branchées des adorateurs de la jouissance mystique façon hippie. Se droguer pour un jeune, c’est s’évader d’un réel dur et absurde, même faussement et au détriment de sa santé et de celle de son environnement. La clé de ce problème est assurément autre que les campagnes de saisies. Mêmes si ces dernières demeurent primordiales.
Synthèse algerie-focus.com