Loin des fanfaronnades et des discours pompeux des officiels, la situation réelle de nos cantines scolaires est loin d’être reluisante. La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), à travers son bureau de wilaya de Chlef, tire la sonnette d’alarme.
Absence d’hygiène, manque de personnel qualifié, distribution de repas froids : autant de maux, entre autres, qui rongent les cantines scolaires, notamment dans les localités les plus reculées de l’Algérie profonde. C’est le cas dans la wilaya de Chlef. Cette situation n’a pas laissé indifférent le bureau de wilaya de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH).
« Les souffrances de milliers d’élèves scolarisés dans les établissements scolaires, notamment les écoles primaires, se renouvellent chaque année. Certains établissements sont dépourvus de commodités de base, dont l’élève a besoin durant son cursus scolaire, comme les cantines scolaires (dignes de ce nom) », s’indigne d’emblée le bureau de wilaya de la LADDH, dans un communiqué rendu public. Reprenant des parents d’élèves, les militants de la LADDH estime que l’appellation de cantine scolaire « n’est qu’un slogan ». Et pour cause, ces structures « dotées de budgets colossaux » et « censées « fournir des repas complets aux élèves » sont, hélas!, caractérisées par « l’insalubrité, l’absence d’hygiène alimentaire et la distribution de repas froids. »
Selon la LADDH, les cantines dont sont dotées les établissements scolaires de la wilaya de Chlef, située à plus de 200 Km à l’ouest d’Alger, sont réduits à la distribution de repas froids. Car, précise-t-on dans le communiqué, quoique « 83% des 580 établissements scolaires répartis sur les 35 communes de la wilaya » disposent de cantines, il n’en demeure pas moins que « 69% des repas servis sont froids ». « L’opération de restauration, ajoute-t-on, est de surcroît assurée, dans la plupart des écoles, par les agents d’entretien et de nettoyage, recrutés dans le cadre du filet social, à défaut de cuisiniers et de personnel qualifié ».Ce qui est, pour les militants de la LADDH, « contraire à la loi ». Les auteurs du communiqué imputent cette situation alarmante « au manque de personnel qualifié ». Un manque, ajoute-t-on, que « la majorité des communes justifient par leur incapacité à en recruter faute de budget, en dépit des sommes qui leur sont allouées par la direction de l’éducation de wilaya(…) ».
Le bureau de la LADDH à Chlef tire « la sonnette d’alarme » sur cette situation des cantines scolaires, « qui prélude à une véritable catastrophe ». Pour ne pas en arriver là, les militants de la LADDH interpellent ainsi les autorités concernées afin d’ « étudier les situation » et de « prendre les mesures qui s’imposent ».
Yacine Omar