Innover ? L’Algérie n’a pas encore ce réflexe et par rapport aux autres économies mondiales, le pays reste encore trop à la traine pour une économie émergente. La preuve son classement dans la 7e édition de l’Indice mondial de l’innovation (GII) prouve qu’elle a encore du travail à faire dans beaucoup de secteurs.
L’organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) a dressé un nouveau classement des économies mondiales innovantes. Pour cette 7e édition l’OMPI a mis en avant le facteur humain pour établir son indice de l’innovation, qui permet de mettre en avant un moteur essentiel de la croissance économique et du bien-être d’une population, précise l’organisation. Ainsi des ingénieurs, scientifiques et économistes se sont penchés sur la situation sociale, politique et économique des 143 pays pour en dégager un bilan global des efforts de chaque État, en termes d’innovation. Cet index dresse aussi un classement qui accorde à chaque pays une note allant de 0 à 100, basée sur les résultats de 81 indicateurs. Ces derniers couvrent d’une part « les moyens mis en œuvre en matière d’innovation », parmi eux figurent la stabilité politique, la facilité d’accès au crédit, les dépenses en éducation et en R&D, la concurrence sur les marchés, la capitalisation boursière, le nombre de chercheurs et d’employés qualifiés, etc. D’autre part, le classement tient compte des « preuves manifestes de l’innovation »: nombre de brevets déposés, certifications internationales des entreprises, exportations high tech ou encore le nombre de vidéos postées sur Youtube.
Comme dans beaucoup de classements ce sont la Suisse (1er), Royaume-Uni (2e), Suède (3e), Finlande (4e) et Pays-Bas (5e) qui atteignent le top 5 mondial de l’innovation. L’Algérie est quant à elle, en bas de liste dans son classement mondial, son score général est de 24,2 ce qui lui vaut la place de 133e sur 143 pays évalués. Bien sûr il est difficile de comparer un pays émergent à des pays qui ont atteint leur développement depuis bien longtemps. Toutefois il est à noter que l’Algérie fait du surplace sur certains domaines. Elle est la plus mauvaise élève dans le domaine politique avec un rang de 123e sur 143. C’est surtout l’instabilité de l’Algérie, et le risque terroriste qui font chuter sa note. Par ailleurs l’Algérie a un environnement politique encore trop handicapant, à cause du manque de la liberté de la presse. Même constat sur l’économie, son rang – 117e pays – laisse à désirer. D’après l’organisation l’Algérie n’offre pas un environnement favorable au développement du business et de l’économie.
L’Algérie se rattrape, toutefois, sur l’éducation où elle est classée 66e, soit dans la première moitié du classement. Des récents efforts dans ce domaine ont été soulignés et montrent que l’Algérie est sur la bonne voie. Par rapport à ses voisins maghrébins, l’Algérie obtient les résultats les moins satisfaisants. Si on la compare au Maroc et à la Tunisie elle dispose de l’indice d’innovation le plus faible alors qu’elle détient des moyens plus conséquents, tant sur la plan financier que le plan humain. L’Algérie dispose d’une population très jeune, mais qui ne parvient pas à être active. Pire l’Algérie se révèle être le dernier pays de la région Nord-Afrique en termes d’innovation. Des indices qui prouvent que le pays ne sait pas utiliser son potentiel et surtout l’humain au sein de son fonctionnement politique et économique.