Une femme camerounaise âgée de 33 ans a été victime d’un horrible viol collectif à Oran. Marie Simonne a été violée par sept hommes algériens qui n’ont pas hésité à la brutaliser, la torturer. Rouée de coups, cette migrante sub-subsaharienne a failli mourir, nous apprend mercredi le chargé du Dossier Migration au Syndicat Nationnal Autonome des Personnels de l’Administration Publique (SNAPAP), Fouad HASSAM.
Ce drame démontre une nouvelle fois que les migrants en situation irrégulière en Algérie n’ont visiblement aucun droit. En plus d’être victime de racisme au quotidien, ils sont privés de leurs droits les plus élémentaires. Le cas de cette jeune femme camerounaise de 33 ans, victime, jeudi dernier, d’un viol collectif à Oran et la manière avec laquelle elle a été traitée par les autorités sanitaires et les services de sécurité de la deuxième grande ville en Algérie, prouve à quel point certains Algériens sont xénophobes et cruellement racistes.
La terreur, la douleur, la violence et l’injustice, Marie Simone D. les a vécus en cette soirée de jeudi 1 er octobre vers 23 h quand elle a été violée à l’entrée de la localité dite «Coca», sur la route principale, le CW45 (Chemin de Wilaya 45), par un groupe composé de 7 Algériens. Cette femme mariée, migrante, âgée de 33 ans de nationalité camerounaise n’a jamais cru qu’elle pourrait subir un pareil sort dans une cité « à forte présence humaine, devant le grand parking de voitures et des autocars du quartier », précise Foued Hassam du SNAPAP dans un communiqué parvenu à notre rédaction.
«Menacée d’une arme à feu pointée sur la tête, d’un couteau et d’un chien de race Rottweiler ou pitbull, elle a été emmenée au-delà du parking et tabassée à coups de poing sur le visage et après, violée par au moins sept personnes de nationalité algérienne », nous apprend la même source.
La victime a été confrontée, dénonce le communiqué, au mépris du personnel des Urgences du CHU d’Oran qui a refusé son hospitalisation en dépit de son traumatisme et des séquelles de cette sauvage agression. Pire que la souffrance du viol qu’a subie cette migrante subsaharienne, elle a été confrontée à la violence et au racisme des institutions de l’État. Après la cruauté du personnel soignant qui a refusé de lui délivrer le certificat d’un médecin-légiste ainsi que les prélèvements prouvant son agression, le couple a été très mal accueilli au niveau de la Brigade de gendarmerie nationale territorialement compétente, à savoir celle de «Yaghmoracen». Un responsable de cette Brigade, en professionnel, prend tout le temps nécessaire pour écouter les malheurs de cette femme migrante. Une fois son récit terminé, il leur posa la question suivante : « Avez-vous les papiers ? ». Le Mari dit non, juste une carte consulaire, et la victime, lui répond négativement. Le Gendarme pose alors une seconde question. « Etes-vous Musulmans ou Chrétiens ? » « Nous sommes des chrétiens », répondent ces deux migrants sub-sahariens. Le Gendarme clos rapidement la discussion et les expulse : « Vous n’avez pas de papiers. Vous partez ou bien, c’est la Cellule », menace-t-il, rapportent Simonne et son mari dans leur témoignage recueilli par Foued Hassam du SNAPAP.
Le couple fut par la suite renvoyé sans que sa plainte ne soit enregistrée. Dans son communiqué, le chargé du dossier Migration auprès du SNAPAP Fouad HASSAM exige des autorités locales « d’instruire l’enquête sur le viol collectif commis sur cette victime ainsi que l’assassinat de plusieurs migrants, avec la constitution de la partie civile » et de « procéder à l’arrestation des présumés violeurs, dont trois (3) ont été reconnus par la victime au niveau de la gendarmerie de Yaghmoracen, le vendredi 2 octobre 2015 ».
Cet horrible drame soulève plusieurs questions qui méritent un débat national : a-t-on le droit de violer les droits des migrants, même ceux qui se trouvent sur notre territoire de façon clandestine, de cette manière ? Laisser impuni ce viol ne pousserait-il pas les délinquants à s’acharner davantage contre les migrants notamment les femmes victimes des frustrations sexuelles ? Ces migrants ont le droit d’être traités dignement et les institutions de l’État sont appelées à se montrer impartiales.
Avec Nourhane S.