Le mariage de «jouissance» n’existe pas uniquement en Iran ou en Irak. Cette pratique qu’on qualifie souvent de « chiite » commencent se vulgariser en Algérie. Preuve en est, les services de sécurité viennent d’ouvrir une enquête concernant des réseaux qui proposent à des algériens, aisés financièrement, un mariage de «jouissance» avec des réfugiés syriennes.
D’après le quotidien arabophone «El Khabar», il s’agit d’un mariage prononcé par un imam, donc légal sur le plan religieux, mais non officialisé auprès de l’administration publique. En somme, ces réseaux soutenus par des imams profitent de la détresse de jeunes filles syriennes, qui ont fuient leur pays en raison des violences qui s’y déroulent depuis près de deux ans. Les villes où s’est répandue cette pratique sont principalement Alger et Oran. Selon une source sécuritaire, la police nationale a même interrogé un imam qui a prononcé le mariage d’Algériens avec des réfugiées syriennes. Pourtant, le Ministère des affaires religieuses avait instruit les imams de ne plus prononcer la Fatiha – officialisation sur le plan religieux du mariage – en l‘absence d’un livret de famille ou d’un acte de mariage, seule preuve que les concernés se sont réellement marié.
Ce qui n’empêche pas, visiblement, certains imams à «marier» des couples sans que ces derniers ne le soient d’une manière officielle. Par ailleurs, les services de sécurité enquêtent sur des réseaux qui sont en train également d’obliger des réfugiées syriennes à se prostituer. Récemment, l’une d’entre elles s’est rapprochée de la police pour déposer plainte. Des étrangers sont même impliqués dans ces réseaux.
Elyas Nour