Un nouveau paradigme pour changer l’évolution négative de l’écologie en Algérie

Redaction

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Par Daoud Boujlil

Le temps est maussade sur l’Algérie. Les empreintes de certains y font des dégâts. Pour une contribution spéciale ce serait inintéressant de la développer sur ce ton, celui du pessimisme. S’agissant d’une occasion heureuse, naissance d’une rubrique sur la biodiversité chez Algérie-Focus, cette contribution sera positive, axée sur le développement durable et ses instruments de mesure, les nouveaux indices et index.

Dans une conférence à l’Université de Montréal, en septembre 2011, Harvey Mead[1] a mis l’accent sur l’indispensable changement de paradigme dans la mesure du développement. Dans le sillage de la remise en cause du Produit intérieur brut (PIB) par Joseph Stieglitz et Amartya Sen, son créateur, comme indice principal de mesure, c’est l’IPV [2] pour Indice du progrès véritable qui doit servir d’aiguillon logique et rationnel dans les politiques publiques. En étant peut être une surprise, même l’Organisation pour le commerce et le développement européens (OCDE) commencent à travailler avec un autre indice, le « Better life index ».

Actuellement, pour la mesure de notre impact, l’indice le plus célèbre est l’Empreinte écologique de tout un chacun, d’un pays ou d’un continent qui est utilisé; l’élément naturel le plus claironné, stipendié est le dioxyde de carbone (CO2) avec ses conséquences sur la fonte des glaces, le réchauffement climatique, la disparition des espèces animales. Pour le genre humain, ce sont ses réfugiés (climatiques) et les exodes qu’il induit qui sont brandis comme menace sur le Nord en particulier.

Pour le continent africain, son évolution est dramatique. En voici l’illustration :

Source (consulté le 17/10/2011)

Qu’en est-il de l’Algérie ? D’après l’organisation « Foot print network », son évolution « écologique » est négative. Ci-après les graphiques produits à partir de données compilées depuis 1961.

Source (consulté le 17/09/2011)

Dans un aperçu rapide de la signification de ce graphique, si le confort en termes de consommations, de biens matériels de certains algériens est la cause de cette forme, il n’est pas le plus prégnant. Les causes sont à chercher dans les autres compartiments : désertification, déséquilibre intra-régional de développement, surexploitation des richesses minières non renouvelables, le dernier exemple étant le gisement de zinc de Oued Amizour dans la wilaya de Bejaia. En terme d’empreinte, l’Algérie se rapproche de la limite soutenable de 2 ha / habitant.

Dans le détail, le pays se présente comme suit sur une liste restreinte d’éléments: à l’année 2007, avec une population de 33.9 millions, l’empreinte écologique du pays est de 1.6, une empreinte forêts de 0.14, 0.02 pour les réserves halieutiques et 0.63 pour le carbone. Son bilan est déficitaire : 0.1.

Comme soutenu par Harvey Mead et d’autres universitaires, la « balle » pour un développement durable, par moment le vocable soutenable est utilisé, est dans le camp des politiques et économistes en agissant sur une politique publique de développement qui tiendra compte des limites de la nature et la responsabilité sociale des entreprises qui doit inclure la sauvegarde et le renouvellement des ressources naturelles, la gestion des externalités et internalités de ses activités dans ses extrants produits ou intrants nécessaires.

Dans le cas de notre pays, les célèbres enquêtes commodo/incommodo ne sont plus suffisantes pour agréer des investissements. Les exemples sont légion : de ces usines de production de biens de consommations avec des produits hautement nuisibles, les emballages étant les plus visibles aux autorisations pour l’exploitation de carrières de matériaux de construction comme les rivières et les montagnes, les conséquences sont un désastre.

Comme dans certains pays et une pour une fois les pays nordiques ne sont pas les bons exemples, des lois contraignantes pour la production d’études sur les impacts environnementaux doivent être mises en œuvre pour qu’à l’avenir les déboires des algériens dus aux barrages comme celui de Tichihaf sur les Babors dans la région d’Amalou dans le sud-est de Bejaia soient évités.

Des efforts de l’État d’abord, une agriculture vivrière des familles qui en disposent de lopins de terre sont des gestes simples pour une vie plus verte en Algérie. Les feux rouges, ça suffit!

[1] http://www.naturequebec.org/pages/CAmeadharvey.asp

[2] Il est le résultat d’un calcul d’un modèle à 225 équations mathématiques.

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