La fièvre aphteuse ne cesse de progresser dans le centre et l’est du pays. L’épidémie prend des proportions alarmantes mais les autorités algériennes tardent à réagir.
Le ministre de de l’Agriculture et du Développement local, Abdelouahab Nouri a attendu une semaine après l’apparition de la fièvre aphteuse en Algérie pour se rendre dans les premiers foyers contaminés, situés dans la wilaya de Sétif. Il a annoncé, lors de cette visite, les mesures prises par son département pour stopper la propagation de cette maladie. Ainsi, le responsable du département agricole a pris la décision de fermer tous les marchés à bestiaux au niveau national et d’interdire tout déplacement des bêtes sans une autorisation vétérinaire.
Ces mesures interviennent tardivement étant donné que le virus de la fièvre aphteuse est connu pour se transmettre facilement et rapidement d’un animal à un autre. Si ce plan d’action avait été décidé aux premiers jours de l’épidémie, il aurait certainement évité l’ampleur des pertes enregistrées jusqu’à ce jour, assure un vétérinaire joint par la rédaction d’Algérie-Focus. Si, du coté du ministère de l’agriculture, on nous confirme que les vaccins contre ce virus destructeur sont disponibles, ce n’est pas le même son de cloche qu’on entend partout ailleurs, notamment du côté des vétérinaires.
Une quantité de vaccin insuffisante
Contacté par nos soins, le ministère de l’agriculture tente de rassurer. Une grande quantité de vaccins va être importée cette semaine, promet le ministère, qui reconnaît que le vaccin tarde encore à arriver dans quelques localités atteintes par la maladie. C’est le cas de la wilaya de Tizi-Ouzou, où ce virus a déjà contaminé des dizaines de bêtes. Un vétérinaire de cette wilaya, que nous avons joint par téléphone, nous confirme que ce vaccin est introuvable pour le moment. Il nous décrit une situation sanitaire inquiétante, les autorités locales ayant délaissé les éleveurs dont les troupeaux sont contaminés. Un abandon qui laisse craindre le pire pour les jours et les semaines à venir.
Peur à l’étranger
Outre le manque de vaccins disponibles, d’autres facteurs permettent la prorogation du virus. La détection des foyers de la fièvre aphteuse n’est pas encore efficace. La faute notamment aux vétérinaires, qui ne prennent même pas le temps de faire un diagnostic pour déceler des traces du virus de la fièvre aphteuse. « Il suffit qu’une bête présente des signes qui laissent penser qu’elle est atteinte de ce virus, pour qu’elle soit abattue. Alors qu’il n’a beaucoup d’autres maladies beaucoup moins grave, et qui peuvent être soignées, présentant, en effet, des signes visibles, pareils que ceux de la fièvre aphteuse », témoigne ainsi un vétérinaire de Tizi-Ouzou, joint par la rédaction d’Algérie-Focus.
La propagation de la maladie en Algérie inquiète aussi à l’étranger. Le Maroc a ainsi décidé d’agir. Par mesure de précaution, plus aucun animal ou produit animalier algérien n’est autorisé à entré dans le royaume chérifien, a indiqué l’agence d’information marocaine MAP, reprenant le communiqué de l’Office national de sécurité sanitaire et des produits alimentaires marocain.
Arezki IBERSIENE