Formation professionnelle/ Quand les CFPA forment des chômeurs « qualifiés »

Redaction

Les établissements de la formation et de l’enseignement professionnels ne servent pas à grand-chose dans notre pays, si ce n’est qu’à former des chômeurs diplômés. Le constat a été dressé par les acteurs du secteur lors de la Conférence régionale sur le développement de la formation par apprentissage organisée, hier mercredi, à Tizi-Ouzou.

En effet, au cours de cette rencontre ayant regroupé 250 participants, professionnels du secteur et opérateurs économiques issus des wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira et Boumerdès, il a été relevé que « les 51 757 petites et moyennes entreprises (PME), en activité dans ces trois wilayas, n’emploient qu’un nombre global de 17813 apprentis », a rapporté l’APS.

Les trois wilayas sus-citées disposent de 74 établissements dont 65 CFPA (centres de formation) et 9 INSFP (instituts spécialisés de formation) d’une capacité totale de 18 500 places et une couverture pédagogique dans 282 métiers différents et 22 branches professionnelles. « Cet important potentiel est en inadéquation avec les effectifs incorporés dans la région et qui n’est que de 17813 apprentis », regrette le directeur de wilaya  de l’Enseignement et de la formation professionnels (DFEP) de Tizi-Ouzou, Arab Abdenacer.

A quelques exceptions près, notamment les wilayas où il y a relativement une forte activité économique, ce triste constat est valable pour toutes les autres wilayas du pays. Comment peut-on expliquer ce faible taux d’insertion? Ou les formations dispensées n’ont pas de valeur et ne sont pas de bonne qualité aux yeux des employeurs, ou les domaines de formation ne sont pas adaptés aux besoins des entreprises en termes de main d’oeuvre qualifiée, ou, pire encore, les deux hypothèses à la fois. En tout cas, l’établissement d’un diagnostic sérieux est impératif afin de remédier à cette défaillance.

Malheureusement, il n’y a pas que le secteur de la formation et de l’enseignement professionnels qui connaît cette situation. Le même mal ronge également celui de l’enseignement supérieur. Il ne faut donc pas s’en émouvoir outre mesure tant que l’Algérie végète encore dans une économie rentière.