Les actes racistes se multiplient à l’encontre de la communauté maghrébine en France. C’est la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (CNCDH) qui dresse ce constat inquiétant. Jeudi, à l’occasion de la Journée internationale contre le racisme, le 21 mars de chaque année, la CNCDH a rendu public un rapport, « Racisme, antisémitisme et xénophobie en France », qui n’a pas hésité à pointer « du doigt l’explosion de la délinquance raciste et plus particulièrement des actes islamophobes ».
« Nous sommes particulièrement préoccupés par la forte percée des actes visant les Maghrébins et, plus particulièrement, par la montée d’un profond sentiment anti-musulman. Il s’agit d’une tendance qui se confirme malheureusement d’année en année », a confirmé à ce sujet Christine Lazerges, présidente de la CNCDH. « Effectivement, les actes visant les musulmans ont augmenté de 30 % en 2012, après avoir déjà connu une hausse de 34 % en 2011 », a-t-elle encore révélé. Il est à signaler que pour établir ce bilan, la CNCDH s’est basée sur les résultats de trois études qualitatives commandées au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) de France, à TNS Sofres et au Cevipof (Centre de recherches politiques de Sciences Po). Celle du CSA s’est déroulée en décembre 2012 auprès de 1 029 personnes et celle de TNS Sofres en janvier 2013 sous la forme d’entretiens semi-individuels semi-directifs avec 38 personnes. L’étude du Cevipof a permis d’analyser les résultats obtenus par le CSA sur plusieurs années.
D’autre part, la CNCDH relève également dans son rapport que 69 % des français interrogées estiment « qu’il y a trop d’immigrés aujourd’hui en France ». Le plus étonnant est que 51 % des personnes de nationalité étrangère qui résident en France sont, elles-mêmes, d’accord avec cela ! Enfin, 55% des personnes interrogées estiment que les musulmans forment un groupe à part dans la société et seulement 22% des personnes interrogées ont une opinion positive de la religion musulmane alors qu’ils sont 44% à avoir une opinion positive pour le catholicisme et 34% pour le judaïsme.