La situation des «vieux» immigrés algériens va-t-elle changer ? Ces derniers vont-ils enfin vivre une vie digne après des années de labeur ? Le confort n’est probablement pas pour demain, tandis qu’un rapport d’une commission du Parlement français fait état de grandes disparités dans le niveau de vie des retraités français et ceux venus des « pays tiers ».
Le rapport de la commission parlementaire de l’Assemblée nationale française a noté que «longtemps, la condition des immigrés vieillissants a été reléguée au rang de préoccupation secondaire par les pouvoirs publics». Le texte propose de «repenser l’action publique à destination des immigrés vieillissants» et «la refondation de la politique d’intégration». Pour les membres de la mission, la refondation de la politique d’intégration ne peut aller sans la reconnaissance du rôle des immigrés dans l’histoire nationale de laquelle leur histoire n’est qu’artificiellement séparée. «Hautement symbolique, ce travail de mémoire est aussi un préalable à l’amélioration de la condition sociale des immigrés âgés», souligne le rapport, évoquant le devoir de garantir les conditions d’une vieillesse digne.
«La réussite de cette ambition passe par la transformation de leurs conditions de logement, et notamment par la disparition des foyers de travailleurs migrants au profit de structures mieux adaptées aux besoins des résidents. Elle implique aussi le rapprochement de ce public des dispositifs sociaux de droit commun, de façon à le faire bénéficier des politiques sociales et sanitaires mises en place pour les personnes âgées en général. Elle impose enfin de laisser à ces personnes le choix de vivre leur vieillesse plus librement entre la France et le pays d’origine afin qu’elles se sentent réellement chez elles « ici » et « là-bas», explique-t-on dans le même document.
La mission d’information parlementaire, présidée par le député UMP Denis Jacquat, a émis 82 propositions destinées à améliorer la situation des quelque 800.000 immigrés de plus de 55 ans vivant en France, dont 350.000 âgés de plus de 65 ans. Il ressort de ce document que les immigrés, plus que les autres retraités, ont des pensions moyennes de 750 euros/mois. Certains touchent des retraites de 50 et 70 euros. Plus de 250.000 retraités algériens sont concernés.
E. W.