Gaz de schiste: le Grand sud renoue avec la protesta

Redaction

Ce samedi 14 mars, le Grand sud a, de nouveau, vibré au rythme des manifestations anti-gaz de schiste. Des rassemblements et des marches ont ainsi été organisés dans plusieurs villes sahariennes.

Après environ deux semaines de léthargie provoquée par les affrontements de fin février dernier, les manifestations anti-gaz de schiste ont repris de plus belle ce samedi. En effet, plusieurs villes du Grand sud ont abrité des rassemblements et des marches ayant drainé des foules nombreuses de citoyens opposés à l’exploitation du gaz de schiste.

La manifestation la plus importante a incontestablement eu lieu à Ouargla, où des milliers de manifestants, dont des acteurs de la Coordination nationale pour les libertés démocratiques (CNLTD), se sont rassemblés sur la place située devant le siège de l’APC. Des militants anti-gaz de schiste, contactés par nos soins, estiment le nombre de manifestants à « plus de 3000 personnes ». Ainsi, Ouargla a, pour le première fois, volé la vedette à In Slah, ville emblématique du mouvement anti-gaz de schiste. Mais cette délocalisation du « coeur » des manifs d’In Salah vers Ouargla est loin d’être le fait du hasard. « Nous avons délibérément procédé ainsi afin d’atténuer la pression sur nos frères d’In Salah, après ce qu’ils ont enduré depuis le début du mouvement (fin décembre dernier, NDLR) et particulièrement depuis les récents affrontements », explique un activiste anti-gaz de schiste.

Le cœur battant des manifestations anti-gaz de schiste, In Salah, a, elle aussi, été au rendez-vous. Plusieurs centaines de citoyens se sont rassemblés, dans la matinée, sur la « Place de la résistance (Somoud) ». A l’issue du rassemblement, les manifestants ont décidé « à l’unanimité » de reprendre leur sit-in permanent sur l’esplanade du siège de la daïra, suspendu au lendemain des émeutes sus-citées, apprend-on de sources locales.  » Au cours du rassemblement, les manifestants ont renouvelé leur détermination. Les intervenants ont réitéré nos principales revendications qui se résument en l’arrêt des forages, l’instauration d’un moratoire, la mise en place d’une commission de suivi indépendante ainsi que le lancement d’un débat national public sur le gaz de schiste », affirme un militant d’In Salah, fortement impliqué dans le mouvement. A l’issue du rassemblement, les citoyens d’In Salah ont organisé une marche à travers les artères de la ville, scandant des slogans hostiles au pouvoir et anti-gaz de schiste.

Des rassemblements de protestation ont également été organisés à travers d’autres villes du sud, notamment à Tamanrasset, Adrar, Reggane et  Tinerkouk, selon plusieurs sources concordantes.