Pour dénoncer les nouveaux décès survenus dans la ville de Ghardaïa, des dizaines de mozabites sont venus, l’après-midi de samedi, crier leur ras-le-bol devant la maison de la presse Tahar-Djaout, à Alger a-t-on constaté sur place.
Contrairement aux autres rassemblements, les mozabites sont venus en force. Les pancartes brandies et les slogans chantés prouvent que ces habitants sont dans une situation critique. « Y en marre du terrorisme », « Barakat Belmokhtar » ou encore « Imazighen », sont les slogans entonnés par ces Algériens, venus dénoncer « l’insécurité » et ce qu’ils qualifient comme une volonté d’exterminer les mozabites. La référence à Belmokhtar, un émir d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) est justifiée par les origines de ce dernier. Le chef terroriste est en effet originaire de la partie arabophone de Ghardaïa.
Les manifestants n’ont pas été empêchés de tenir leur sit-in. Ils étaient tellement nombreux que l’accès à la Maison de la presse a été pratiquement fermé. Au moins trois jeunes mozabites ont été tués dans de nouveaux actes de violences que se sont renouvelés depuis vendredi à Ghardaïa. Le communiqué de la DGSN fait état d’un mort par objet « contondant » qui pourrait être un morceau de ferraille lancé par des jeunes. C’est avec la même arme qu’ont été tués plusieurs autres jeunes auparavant. Les événements de Ghardaïa se poursuivent les violences ne diminuent pas malgré le déploiement de centaines de policiers et gendarmes. Des sources concordantes font état de la volonté des autorités de faire recours à l’armée pour tenter de sécuriser la zone.
Essaïd Wakli