Ghardaïa : Regain de tensions entre arabes et mozabites

Redaction

Malgré la visite du Premier ministre, la wilaya de Ghardaïa est de nouveau le théâtre de violences et d’affrontements entre jeunes de la région.

Après une accalmie d’une vingtaine de jours, les échauffourées ont repris de plus bel depuis jeudi soir dans la vallée du M’zab. Des jeunes venues du quartier Sid-Messaoud, situé dans le quartier arabophone ont attaqué le quartier mozabite de Mélika, de l’autre coté de la vallée.

Selon des citoyens mozabites qui habitent le quartier de Mélika, sept maisons ont été incendiées depuis la soirée d’hier par des jeunes venus de quartier Sidi Messaoud. Ces « agresseurs », pour reprendre les propos des citoyens de la région, ont jeté des pierres durant toute la soirée « sous les regard des policiers ».

Pour dénoncer le climat d’insécurité dans la région, des citoyens de la région de Mélika ont organisé ce matin samedi un sit-in devant la Maison de la Presse Tahar-Djaout. Ils racontent ce qu’ils ont enduré. « Je suis victime de ces agressions. Ma maison a été incendiée, sans savoir pourquoi », témoigne Charallah Djaber, un habitant de Mélika. « Ce que je ne comprend pas, c’est l’attitude des policiers qui ne veulent pas intervenir », ajoute-il. « Nous avons appelé plusieurs fois le commissariat. En vain. Pour toute réponse, les policiers ont indiqué qu’ils attendent les ordres d’en haut », ajoute notre interlocuteur.

« C’est la mafia de ma drogue qui est derrière cette situation », tranche Aïssa Baamara, gérant d’un restaurant. Ce dernier se pose des questions sur ce qui se passe actuellement dans la région. « Il y a visiblement une volonté de déstabiliser le pays », a commenté l’homme. « Nous, les Mozabites, nous avons toujours été des bâtisseurs. Jamais nous n’avons détruit », a-t-il ajouté.

Pour protester contre la situation, les commerçants de Ghardaïa entament dès aujourd’hui une grève illimitée. « Nous ne voulons que la sécurité et la punition des agresseurs », indiquent les protestataires. « L’impunité produit la violence », est-il écrit sur une pancarte brandie par un jeune mozabite. Tout un symbole.

 

Essaïd Wakli

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